Bien que critiqué pour son soutien au charbon, le Japon persiste

Le Japon a été critiqué à l’occasion de la COP25 pour son utilisation et soutien du charbon. Des ONG lui ont décerné le prix “fossile du jour”. Les Nations Unies ont aussi demandé au pays de ne plus construire de centrale à charbon. Le Japon a fortement investi dans cette énergie pour palier à l’arrêt de son parc nucléaire suite à la catastrophe de Fukushima. Le ministre de l’industrie a répondu en disant qu’il souhaitant garder le charbon en option, mais que promis juré, le Japon se tournerait vers les énergies renouvelables, dans l’avenir…

Selon la coalition “coal exit”, trois banques japonaises, Mizuho, Mitsubishi et Sumitomo-Mitsui dominent le soutien financier au charbon à travers le monde. A elles seules, elles ont couvert 32% des prêts accordés pour la construction de nouvelles centrales thermiques au charbon depuis 2017. Mizuho arrive en tête avec 16,8 milliards de dollars, suivie par Mitsubishi avec 14,6 milliards de dollars. Sumitomo-Mitsui est en troisième position avec 7,9 milliards de dollars. Une fois construite une centrale à charbon est utilisée durant des décennies.

Paradoxalement, le Japon souffre des conséquences du réchauffement climatique. Les canicules et typhons sont plus fréquents et plus forts. Mais cela ne semble pas avoir d’effet sur le comportement de la population et du gouvernement. Bien au contraire, ce dernier tient à son rôle de leader dans le développement du charbon, car la demande serait forte, selon l’agence Kyodo reprise par le Japan Times.

Le ministre de l’environnement n’avait rien de concret à annoncer lors de son intervention à la COP25 qui a eu lieu à Madrid. Il a donc fait un discours creux et sans intérêt.

Il y a une centaine de centrales à charbon au Japon qui fournissent environ 33% de l’électricité et une vingtaine sont en construction ou plannifiées. Ce n’est pas l’énergie nucléaire qui va le remplacer. Seulement 9 réacteurs ont redémarré depuis 2011 et quatre devront être arrêtés l’an prochain.