La décontamination de l’esprit

Une organisation japonaise intitulée “la déclaration de la sûreté à Fukushima” (福島安全宣言) ou quelque chose comme cela a lancé une campagne concernant la “décontamination des esprits” (心の除染) pour convaincre que la radioactivité est sûre.

Dans une vidéo prise dans la zone des vingt kilomètres, encore évacuée, une personne fait des relevés de débit de dose et affirme à chaque fois que c’est sûr car bien en dessous de 100 mSv. Mais la vidéo évite les zones les plus contaminées et confond les microsieverts et les microsieverts/heure. Quand les autorités japonaises affirment qu’il n’y a pas de risque en dessous de 100 mSv, c’est sur la vie entière. Comparer cette valeur à des microsieverts par heure ou des millisieverts par an n’a pas de sens.

Il y a aussi des vidéos de conférences pseudo-scientifiques pour affirmer que les radiations à Fukushima sont sûres. L’audience semble très réduite.

Ce groupe appelle à la levée des ordres d’évacuation et au retour des habitants, ainsi qu’au redémarrage des réacteurs nucléaires déclarés sûrs.

Une autre initiative du même genre, déjà présentée par le Blog de Fukushima, a consisté à faire ramasser les détritus le long de la route nationale 6 qui passe en zone interdite par des enfants. Cette fois-ci, c’était une organisation intitulée “Happy Road Net” qui était organisatrice (voir l’affiche du projet).

Rappelons qu’il est reconnu au niveau international qu’il n’y a pas de limite innocuité pour les radiations et que chaque dose a un impact qui lui est proportionnel. Dans un tel contexte, il est recommandé que l’exposition aux radiations soit justifié par un bénéfice. Quel était le bénéfice pour ces enfants ?

Il y a fort à parier que la décontamination des esprits ne soit pas plus efficace que la décontamination des territoires contaminés…