TEPCo veut vendre des obligations pour la première fois depuis l’accident

Pour la première fois depuis le début de la catastrophe nucléaire, TEPCo a soumis un plan pour vendre 70 milliards de yens (580 millions d’euros) d’obligations. Cela va marquer le retour de la compagnie sur les marchés financiers. 30 milliards de yens seront sous forme d’obligations à 3 ans et 40 milliards de yens d’obligations à 5 ans.

La compagnie a 650 milliards de yens d’obligations arrivant à échéance cette année fiscale, qui se termine en mars 2018. Les investisseurs étaient plutôt frileux, mais les engagements gouvernementaux, qui ont fait suite à l’annonce de l’explosion des coûts de la catastrophe, apportent des garanties. L’Etat japonais détient toujours 50,1% de la compagnie après sa nationalisation suite à l’accident nucléaire.

Le gouvernement a récemment adopté un projet de loi dans lequel il confirme que c’est à TEPCo de payer la décontamination mais il s’engage à prendre à sa charge les travaux qui pourraient être nécessaires après cinq ans, ainsi que les travaux de remise en service des infrastructures, comme les routes, d’adduction d’eau… dans les zones évacuées. TEPCo doit aussi provisionner l’argent pour le démantèlement et pourra être inspectée pour vérifier que cela a bien été fait. Elle devra aussi présenter un plan chaque année sur la constitution de ce fond. Ce système permet à la compagnie d’étaler le coût du démantèlement afin de réduire sa dette.

TEPCo a du mal à renouer avec les profits et sa centrale de Kashiwazaki-Kariwa n’est pas prête de redémarrer. Le gouverneur de Niigata demande des garanties et que toute la lumière soit faite sur l’accident en cours à Fukushima daï-ichi, à l’instar de son prédécesseur. Il l’a réaffirmé récemment, comme le rapporte l’agence bloomberg reprise par le Japan Times et 64% des habitants de la province sont aussi opposés au redémarrage. De toutes façons, TEPCo n’est pas prête car elle a sous-estimé le risque de liquéfaction des sols en cas de séisme.

Pour ce qui concerne les indemnisations dont l’argent est avancé par les autorités, le Maïnichi explique comment la fédération des producteurs d’électricité a fait un lobbying intense pour obtenir que les nouveaux venus sur le marché de l’électricité mettent aussi la main à la poche. Cela commencera à partir de 2020, quand la transmission de l’électricité sera séparée de la production et de la vente. Le gouvernement ajoutera une taxe supplémentaire sur la transmission qui pourra être ajustée sans passer par le parlement.

Une association de consommateurs a lancé une pétition contre cette décision. Selon le Maïnichi, des élus s’y sont aussi opposé, en vain.