Le problème du tritium

On le sait, la station de traitement ALPS, même si elle devait fonctionner correctement, n’enlèvera jamais le tritium de l’eau contaminée, car c’est très complexe. Or le stock de tritium est d’environ 40 années de rejet en mer à la limite maximale.
Le ministère de l’industrie a donc mis un groupe de travail tritium pour tenter de trouver une solution. Dans ce document en anglais, plusieurs pistes sont envisagées :
– injecter l’eau tritiée dans le sous-sol ;
– rejeter l’eau tritiée en mer (sans mention du problème de l’autorisation de rejet)
– chauffer l’eau et la rejeter sous forme de vapeur dans l’atmosphère !!!
– rejeter le tritium dans l’atmosphère sous la forme d’hydrogène ;
– enfouissement après solidification ;
– stockage dans des cuves après concentration ;
– stockage dans des cuves comme maintenant.
N’oublions pas qu’il n’y aura pas que du tritium dans cette eau après traitement. Il restera de nombreux autres radioéléments à des concentrations moindres, mais bien présentes.
L’option rejet dans l’atmosphère est complètement folle. Les vents vont disperser la radioactivité dans tous les sens, y compris sur les zones habitées. Et puis, cela va consommer une énergie folle.
L’enfouissement paraît assez utopique car le Japon n’a aucune perspective de site pour les déchets plus toxiques. Restent le rejet en mer, que les pêcheurs n’accepteront jamais, où le stockage dans des cuves, qui laissent fuir environ 1% du tritium par an.
Le groupe de travail tritium a eu droit aux lumières d’un expert de l’IRSN Cherbourg-Octeville. Les autorisations de rejet en tritium de l’usine Areva La Hague ont dû faire rêver les officiels japonais. Ah, si seulement on pouvait rejeter autant…
En attendant la concentration en tritium dans l’eau souterraine en aval des cuves vient de battre un nouveau record dans le puits E-3 : 4 100 Bq/L dans le prélèvement du 13 mars, plus forte valeur enregistrée pour ce puits. Près du rivage, les concentrations peuvent être beaucoup plus élevées. Les rejets en mer continuent.