Lors de la COP26 qui s’est tenue à Glasgow à l’automne dernier, le Japon a refusé de s’engager à arrêter le charbon d’ici 2030, ce qui lui a valu de fortes critiques de la part des personnes soucieuses du dérèglement climatique en cours, car le pays est un gros émetteur de gaz à effet de serre. L’époque du protocole de Kyôto est bien loin… Rappelons que dans la déclaration finale, les pays se sont finalement engagés à réduire progressivement (phase down) la part du charbon plutôt qu’à supprimer progressivement (phase out) cette source d’énergie très émettrice de CO2. Le Japon avance l’ammoniac pour gagner du temps dans l’arrêt du charbon, mais, comme nous l’avons déjà expliqué, ce n’est qu’une excuse pour maintenir cette source d’énergie extrêmement polluante. L’objectif de maintenir la hausse des température sous 1,5° par rapport au niveau pré-industriel ne pourra être tenu ainsi.
Comme signe de sa forte dépendance, le Japon a paniqué quand l’Indonésie a suspendu pendant un mois ses exportations de charbon pour faire face à une réduction de ses réserves. Depuis, les partis au pouvoir à Tôkyô ont reporté l’introduction d’une taxe carbone, qui sera juste mentionnée dans la loi comme un moyen d’atteindre la neutralité carbone. Le ministre en charge de l’environnement a déclaré à l’Associated press (repris par le Mainichi) : “Nous ne pouvons pas donner de détails sur ce que nous ferons des centrales au charbon d’ici 2030, mais nous ferons de notre mieux pour réduire les émissions.” On a connu plus enthousiaste comme engagement, car 2030, c’est demain. Pour paraphraser Greta Thunberg, “we want you to panic” !