Kansaï Electric : rapport de la commission d’enquête suite au scandale de corruption

Après l’éclatement du scandale de corruption qui secoue Kansaï Electric (KEPCo), la compagnie a mis en place une commission d’investigation composée de quatre magistrats externes qui vient de remettre son rapport. Le communiqué de presse de la compagnie est laconique, mais il donne accès au rapport en japonais.

Shigéki Iwané, le PDG a démissionné, comme convenu, et est remplacé par Takashi Morimoto, un des vice-présidents exécutifs.

Selon la presse japonaise, la commission a dénombré 75 personnes qui ont reçu des “dons” d’Eiji Moriyama, ancien adjoint au maire de Takahama, maintenant décédé. Le total atteint 360 millions de yens (3 millions d’euros). Kansaï Electric avait admis que 23 personnes avaient bénéficié de ces largesses, l’an dernier. La commission en a donc trouvé 52 de plus !

Selon la commission, plusieurs employés de KEPCo ont fourni à Eiji Moriyama des informations stratégiques sur les projets de la compagnie et favorisé les compagnies qui l’employaient comme conseiller. Jusqu’à présent, KEPCo avait nié tout favoritisme dans l’attribution de ses marchés. Le schéma de corruption est maintenant très clair.

Les “dons” ont commencé en 1987 et ont duré plus d’une trentaine d’années. Ils ont augmenté après la catastrophe de Fukushima car les nouvelles règles de sûreté ont entraîné de nombreux travaux dans les centrales nucléaires que les compagnies sous-traitantes qui employaient Eiji Moriyama voulaient. Ce dernier maintenait ainsi des rémunérations conséquentes.

Le rapport mentionne aussi des cas de “dons” directs de compagnies sous-traitantes à des cadres de KEPCo, qui les auraient favorisées en retour.

Bien évidemment, la commission a dénoncé toutes ces pratiques illégales et le fait qu’elles n’aient pas été dénoncées en interne. Elle parle d’une situation “extrêmement sérieuse et profondément enracinée.”

Le ministre de l’industrie a écrit à Kansaï Electric pour lui demander de revoir son fonctionnement interne (lettre en japonais). Elle va proposer des mesures concrètes d’ici juin. En attendant, 6 dirigeants de la compagnie vont rendre 20% de leur salaire pendant 3 mois.