La compagnie Japan Atomic Power (JAPCo) risque de voir ses quatre réacteurs nucléaires mis à l’arrêt définitif, même si elle s’accroche à celui de Tôkaï 2 pour éviter la faillite. Mais, selon l’Asahi, elle n’a pas les fonds nécessaires au démantèlement, alors qu’elle aurait dû les provisionner.
La loi japonaise impose aux exploitants de provisionner, années après années, les fonds nécessaire au démantèlement des réacteurs nucléaire et JAPCo devrait disposer de 180 milliards de yens (1,4 milliard d’euros) pour ses quatre réacteurs nucléaire. Mais la compagnie aurait pioché dans la caisse pour financer notamment la construction de nouveaux réacteurs et éponger ses pertes.
JAPCo refuse d’indiquer quelle somme d’argent reste disponible pour le démantèlement, mais selon un proche du dossier, l’essentiel du fond de réserve aurait été détourné.
Pourtant, son réacteur Tôkaï 1 est à l’arrêt définitif depuis 1998 et est en cours de démantèlement. Tsuruga 1 a été arrêté définitivement après la catastrophe de Fukushima. Tsuruga 2 est sur une faille sismique jugée active et n’est pas autorisé à redémarrer. Enfin, Tôkaï 2 est vétuste et dans une zone densément peuplée. Ce dernier aura 40 ans l’an prochain et il est peu probable qu’il obtienne une autorisation de prolongation de 20 ans.
La compagnie prévoyait de construire deux autres réacteurs à Tsuruga, dans la province de Fukui, mais le projet est gelé depuis la catastrophe de Fukushima. Une partie de l’argent détourné aurait servi à financer ses réacteurs et les travaux d’aménagement.
JAPCo est donc au bord de la faillite avec ses quatre réacteurs arrêtés définitivement ou sans espoir de redémarrage et elle n’a pas les fonds pour procéder à leur démantèlement. Elle n’aurait pas non plus les 174 milliards de yens nécessaires au renforcement de la sûreté de Tôkaï 2 auquel elle s’accro. Et maintenant, elle utiliserait l’argent du démantèlement pour éponger ses pertes… Il ne lui resterait plus que 18,7 milliards de yens (142 millions d’euros) non immobilisés.
JAPCo est une filiale des majors de l’électricité qui ont garanti ses emprunts. Dans le cas de TEPCo, nationalisée après l’accident nucléaire, cela provoquerait un scandale supplémentaire que l’argent public avancé sans intérêt serve à renflouer JAPCo.