Le week-end passé a été le théâtre d’un exercice de crise autour de la centrale l’Ikata dans la province d’Ehimé. Le réacteur n°3 pourrait être le prochain à redémarrer, en 2016. Les plans d’urgence sont une des principales préoccupations des populations locales. Surtout pour les 5 000 personnes qui habitent la péninsule Sadamisaki barrée par la centrale. Comment s’enfuir en cas d’accident ?
Lors de l’exercice, qui a impliqué près de 15 000 personnes, 70 habitants de cette péninsule et le gouverneur de la province ont été évacués par bateau. Dans la réalité, la route d’accès au port pourrait être inaccessible. Pour l’exercice, les personnes ont été rassemblées dans un gymnase, ont reçu un comprimé d’iode, subi un test de décontamination, puis transportées par bateau militaire jusqu’à un ferry. En cas d’accident, combien de temps mettra le bateau militaire pour arriver ? Combien de temps faudra-t-il pour que 5 000 personnes subissent le même traitement ?
La distribution des comprimés d’iode reste très limitée : ils doivent être distribués dans un rayon de 5 km seulement, par des médecins, lors de réunions publiques d’information. Seulement 30% des personnes concernées sont venues les chercher (1 600 personnes sur 5 300). Il n’est as prévu d’envoi à domicile, comme en Europe.
De son côté la télévision publique NHK a interrogé les maires des communes de la province d’Oïta sur l’île de Kyûshû, qui fait face à la péninsule où il y a la centrale. En cas d’accident, ces communes doivent accueillir les évacués qui viendront par bateau. Mais les maires ne sont pas satisfaits par le plan d’urgence : 12 sur 18 pensent qu’il n’est pas réaliste. 8 pensent qu’ils ne pourront pas accueillir les réfugiés s’il y a un fort séisme en même temps car ils devront prendre en charge leurs propres résidents. 13 demandent plus d’explications sur le plan d’urgence.