Corruption

Un ancien directeur de Chubu Electric, qui possède la centrale de Hamaoka, a avoué à l’Asahi que la compagnie avait demandé à ses sous-traitants de contribuer à fond secret pour arroser les politiciens. 250 millions de yens (1,8 millions d’euros) auraient ainsi été collectés en 20 ans. La compagnie a démenti quand elle a été interrogée par le quotidien.
Mais l’ancien directeur, qui a décidé de révéler les faits après l’accident nucléaire, a expliqué que peu de personnes sont au courant des faits. Il recevait l’argent personnellement, sans les faire apparaître dans les comptes de l’entreprise. L’argent servait ensuite à financer les campagnes électorales des gouverneurs favorables au nucléaire.
Les sous-traitants étaient remboursés en surfacturant leurs travaux. Les compagnies incriminées n’ont ni confirmé ni démenti. Un ancien cadre d’une des compagnies a reconnu les faits. Cela a commencé dès les années 1970. Les travaux de construction de la centrale ont débuté en 1976.
Dans un autre article, l’ancien directeur a ainsi avoué avoir versé un total de 30 millions de yens (220 000 euros) à quatre candidats au poste de gouverneur entre les années 1980 et 2000. Le précédent gouverneur d’Aïchi, Masaaki Kanda, qui a fait trois mandats entre 1999 et 2011 a reconnu avoir reçu de l’argent de Chubu Electric en 1999. Selon l’ancien directeur de Chubu Electric, ce sont 3 et 5 millions de yens (22 000 et 36 000 euros) qui lui ont été versés en 1999 et 2003 respectivement. L’ancien gouverneur ne se souvient pas pour 2003. Il explique que Chubu Electric ne lui a rien demandé en échange et qu’il n’a jamais favorisé la compagnie.
Les 5 millions de yens donnés en 2003 provenaient de 5 donations d’un million de yens chacune par 5 entreprises du bâtiment. Les noms de ces compagnies ont été donnés à M. Kanda quand l’argent lui a été remis.
Pour ce qui des trois autres candidats au poste de gouverneur soutenus par Chubu Electric, les sommes versées étaient aussi de l’ordre de 2 à 5 millions de yens. Ces dernier n’ont pas reconnu les faits ou déclarent ne pas en avoir souvenir. Les gouverneurs n’ont, officiellement, pas le pouvoir de s’opposer au démarrage d’un réacteur nucléaire. Mais s’ils s’y opposent, la situation politique est plus complexe à gérer pour l’exploitant.
In fine, ce sont sûrement les consommateurs qui ont payé via leur facture d’électricité.