Les Japonais ont déjà fait de nombreuses cartographies de la pollution radioactive et dans certaines zones, à l’échelle locale, il n’y a que les données relevées par des initiatives citoyennes. Ces cartes sont basées sur le débit de dose ambiant.
Un collectif d’associations, auquel participe Chikurin, le laboratoire indépendant monté avec le soutien de l’ACRO à Tôkyô, avait déjà lancé une base de données sur la contamination de l’alimentation : Minna no data. Cette base de données est assortie d’un système d’assurance qualité et d’intercomparaisons pour toutes les stations de mesure qui y participent.
Ce collectif a lancé récemment une cartographie citoyenne de la pollution des sols, à l’instar de ce que l’ACRO a fait pour la pollution rémanente de Tchernobyl, 30 ans après. Au Japon, il s’agit d’apporter des informations complémentaires cartes basées sur le débit de dose. Une présentation succincte est disponible en anglais. C’est beaucoup plus complet en japonais, avec toutes les données déjà collectées. Il y en a déjà plus de 1 900.
Ce projet est ambitieux et sans précédent au Japon. Il y a bien eu, durant les premières années, une cartographie de la pollution des sols menée par des universités et instituts, mais cette fois-ci, la démarche est différente et va bien au-delà des 80 km autour de la centrale accidentée. Il a déjà permis de découvrir quelques points chauds. C’est à Iitaté que la valeur la plus élevée a été relevée pour le moment : 135 000 Bq/kg dans un sol de forêt près d’une habitation du district de Hiso.
Il y a peu de données à Gunma, Tochigi et Niigata car les agriculteurs craignent pour leur ventes.