L’IRSN a mis en ligne un premier rapport du projet de recherche Shinraï qui s’intéresse aux conséquences politiques et sociales de l’accident de Fukushima daï-ichi, au Japon. Le rapport consiste en une revue de la littérature sur les notions de confiance et d’expertise dans le domaine du nucléaire.
Selon le résumé, la notion de confiance est une des clefs pour analyser la gestion post-accidentelle et ses conséquences sociales et politiques. Ce rapport tranche avec tout ce qu’a publié l’IRSN jusqu’à présent, car il aborde la perte de confiance envers les autorités japonaises et leurs experts et la lie, notamment, à une politique qui ne reconnaît pas suffisamment l’incertitude des connaissances sur les faibles doses et leurs effets. Retenir l’hypothèse la plus « optimiste » ou la moins « précautionneuse » (pas de risque en dessous de 100 mSv) est dénoncé par de nombreux citoyens comme un choix délibéré de servir d’autres intérêts, que la préservation de la santé des populations.
De plus, ce rapport met en avant l’émergence d’une contre-expertise associative ou citoyenne, porteuse de visions différentes, qui s’est développée face à un type de scientifique ou d’expert apparaissant comme insuffisamment soucieux de la prise en compte des intérêts des individus. Selon ce rapport, cette contre-expertise est apparue plus digne de confiance car elle intègre implicitement une forme de précaution dans un contexte d’incertitudes. La principale caractéristique de ces contre-experts, au-delà de leur diversité, est qu’ils ne sont jamais apparus comme visant d’abord à rassurer sur le risque radiologique. Pour certains citoyens, les contre experts ont été considérés comme les seuls acteurs prenant en compte leurs intérêts dans une situation à risque.
Waouh. L’IRSN reconnaît que l’ACRO peut être plus digne de confiance pour certains citoyens… Le rapport mentionne que cette émergence d’une contre-expertise et les interactions qu’elle entretient avec l’expertise institutionnelle seront approfondies dans la suite du projet.