La commission d’enquête mise en place par le gouvernement sur l’accident à la centrale nucléaire de Fukushima avait auditionné 772 personnes mais le compte-rendu de ces auditions était resté secret. L’Asahi avait publié de larges extraits du témoignage de l’ancien directeur, maintenant décédé, qui avaient fait polémique car le quotidien avait mal interprété certains propos relatifs au retrait des travailleurs sur place.
Cela avait conduit les autorités à rendre publics ce témoignage ainsi que 18 autres en septembre dernier. Elles viennent de rendre publiques 56 auditions supplémentaires.
Parmi les nouveaux témoignages, il y a celui de Tetsuya Yamamoto, à la tête des inspecteurs de l’ancienne autorité de sûreté, la défunte NISA. Il explique que l’accident aurait pu être évité si les mesures avaient été prises en amont et que c’est son plus grand regret. C’est bien la moindre des choses au regard de la lourde responsabilité de cette agence qui n’a pas su imposer des règles de sûreté plus strictes. Si des générateurs de secours sur des camions étaient positionnés à proximité des centrales, il aurait peut-être été possible de faire face à la catastrophe. Rappelons que la fusion du cœur du réacteur n°1, les rejets radioactifs massifs et l’explosion hydrogène ont eu lieu en moins de 24 heures. Aurait-ce été suffisant alors qu’il n’y avait plus d’eau non plus et que TEPCO a tergiversé avant d’utiliser l’eau de mer ?
Hidehiko Nishiyama, ancien porte-parole de la NISA, explique qu’il n’a jamais nié la fusion des cœurs, mais qu’il n’a juste pas utilisé ce vocabulaire… Rappelons que jusqu’en mai 2011, TEPCo ne parlait que d’endommagement des combustibles dans les réacteurs et donnait même des pourcentages et que personne parmi les experts officiels, que ce soit au Japon, à l’AIEA ou dans d’autres pays n’a rien trouvé à y redire.
Manabu Terata, un des conseillers du premier ministre, décrit ce dernier comme menaçant, cassant.