Rétropédalage sur la protection sismique des centrales nucléaires

Kyûshû Electric, qui a obtenu une autorisation de redémarrage pour deux de ses réacteurs nucléaires à la centrale de Sendaï à Kagoshima, revient sur ses engagements sur la protection sismique du centre de crise. Avant la mise en service des deux réacteurs, l’exploitant a rapidement construit un bâtiment résistant aux séismes et s’est engagé à en construire un autre plus grand et plus résistant avant la fin de l’année fiscale 2015 (mars 2016) pour y installer le centre de crise et la salle de contrôle de secours. Un tel centre est obligatoire selon le nouveau référentiel de sûreté introduit après la catastrophe de Fukushima.

2015 est terminée et le nouveau centre n’est pas construit. Pire, l’exploitant y aurait renoncé pour faire des économies et veut, à la place, renforcer le centre existant, qui a obtenu le feu vert de l’Autorité de Régulation Nucléaire, la NRA. Cette dernière a l’impression de s’être fait avoir. Il serait complété d’un autre bâtiment pour héberger les travailleurs en situation d’urgence.

Si un tel renoncement était confirmé, ce serait la porte ouverte à d’autres reculades. Les exploitants japonais semblent rêver à un retour à la situation qui prévalait avant la catastrophe de Fukushima où ils dictaient leurs avis aux autorités.

Selon l’Asahi, le président de la NRA a paru surpris du renoncement de Kyûshû Electric. Il a expliqué qu’il accepterait bien volontiers tout changement qui conduirait à un renforcement de la sûreté, mais pas à des renoncements qui ont pour seul but de faire des économies. La compagnie va être auditionnée le 26 janvier.

D’autres compagnies d’électricité sont aussi en train de revoir leurs plans concernant ces centres de crise pour 15 réacteurs dans 7 centrales, selon le Maïnichi. Elles avaient initialement prévu d’y installer des structures d’absorption des séismes qui réduisent leurs impacts. Mais il y a peu de données disponibles pour vérifier leur sûreté. Elles vont donc opter pour des bâtiments résistants aux séismes, qui est aussi moins chère. Les réacteurs de Takahama et celui d’Ikata ont obtenu une autorisation de redémarrage sans la structure d’absorption, mais un bâtiment plus résistant. Ce qui importe, c’est que les fonctions de ce bâtiment ne soient pas perdues en cas de fortes secousses et de leurs répliques.