Nouvelles du parc nucléaire japonais

• A Hamaoka, le mur anti-tsunami est terminé. Il culmine à 22 m au dessus du niveau de la mer et fait 1,6 km de long. Les travaux ont commencé en novembre 2011. La centrale est à proximité de failles sous-marines connues pour être actives.

Rappelons qu’en mai 2011, le premier ministre avait ordonné l’arrêt de cette centrale. L’exploitant, Chûbu Electric, espère pouvoir relancer les réacteurs n°3 et 4 et a déjà dépensé près de 400 milliards de yens (3,2 milliards d’euros) pour améliorer la sûreté.

• Les exploitants du nucléaire de l’Ouest du Japon veulent coopérer pour faire face à la dérégulation du marché de l’électricité. Les investissements pour renforcer la sûreté rend leur électricité peu compétitive. Les investissements nécessaires sont de l’ordre de 100 milliards de yens (un milliard d’euros) par réacteur. Kansaï, Kyûshû, Chûgoku et Shikoku Electric espèrent signer un accord de coopération avant la fin du mois. Certains équipements de secours en cas d’accident, comme des générateurs mobiles, seraient mutualisées. Les compagnies veulent aussi coopérer sur le démantèlement alors qu’elles ont déjà décidé la mise à l’arrêt définitif de 5 réacteurs (les n°1 et 2 de Mihama, le n°1 d’Ikata, le n°1 de Shimané et le n°1 de Genkaï).

• Les dernières inspections viennent de démarrer à la centrale d’Ikata dans la province d’Ehimé où Shikoku veut redémarrer le réacteur n°3 dont le dossier de sûreté avait été jugé recevable en juillet 2015. Elles devraient durer 4 mois et demi si tout va bien. L’exploitant espère redémarrer le réacteur en juillet 2016 en utilisant du combustible MOx. Ce sera alors le troisième réacteur à redémarrer, après l’arrêt de la centrale de Takahama par la justice.

• La cour d’appel de Fukuoka confirme le rejet de la demande de citoyens d’arrêter les réacteurs en activité à la centrale de Sendaï (Kagoshima). Elle a estimé que l’avis de l’Autorité de Régulation Nucléaire, la NRA, concernant la tenue sismique était rationnel. Un premier tribunal, à Kagoshima, avait déjà débouté ces plaignants en avril 2015 et ils avaient fait appel. Ils pourraient, cette fois-ci, saisir la cour suprême.

L’enjeu concerne la présence de volcans actifs à quelques dizaines de kilomètres, dont le Sakurajima, à 50 km. La cour a jugé “irrationnelle” l’évaluation du risque volcanique faite par la NRA, car les volcans imprévisibles. Mais, il n’y a pas de raison de penser qu’une éruption qui met en danger la centrale ait lieu quand elle est en activité. Et de conclure que c’est aux politiques de définir le risque acceptable.

Les plaignants ont aussi mis en avant la mauvaise préparation à l’accident, mais la cour a jugé que les plans d’urgence avaient été validés par la commission ad-hoc.

Cette centrale est la seule à produire de l’électricité au Japon. Il y a un mois, un autre tribunal avait ordonné l’arrêt de la centrale de Takahama.