Le réacteur Shimané-2 apte à être exploité

L’Autorité de régulation nucléaire vient de confirmer qu’elle autorise Chûgoku Electric à exploiter son réacteur nucléaire Shimané-2, suite à un avis préliminaire en juin dernier et une consultation en ligne. Ce réacteur à eau bouillante, mis en service en 1989, satisfait donc au nouveau référentiel de sûreté mis en place après la catastrophe nucléaire de 2011 à la centrale de Fukushima daï-ichi. La demande d’autorisation de remise en service avait été déposée en décembre 2013. Sihmané-1, quant à lui, a été arrêté définitivement. Il y a aussi un réacteur Shimané-3 dont les travaux de construction sont presque terminés, après avoir été suspendus après la catastrophe nucléaire.

L’exploitant espère terminer les travaux de renforcement de la sûreté avant la fin mars 2022. Il a notamment construit une digue contre les tsunamis de 15 m au dessus du niveau de la mer, alors qu’une faille géologique passe à proximité. La secousse maximale envisagée, qui était de 600 gals, est désormais de 820 gals. Et en cas d’une éruption du Sanbé, il a été estimé que jusqu’à 56 cm de cendres volcaniques pouvaient retomber sur le site de la centrale. Ces travaux devraient coûter plus de 100 milliards de yens, selon l’exploitant, et il reste encore à construire les installations de secours en cas d’attaque terroriste, comme, par exemple, une deuxième salle de contrôle.

L’exploitant devra aussi obtenir l’accord du maire de Matsué, la capitale régionale, et du gouverneur de Shimané, qui n’ont fait part d’aucune opposition jusqu’à présent. C’est la seule centrale située sur le territoire d’une capitale régionale. Mais de nombreux autres communes pourraient être impactées en cas d’accident grave et elles demandent à avoir aussi droit au chapitre.

460 000 personnes vivent dans un rayon de 30 km, dont une partie dans la province voisine de Tottori. Le plan d’évacuation a été approuvé le 7 septembre dernier par la Commission de préparation aux urgences nucléaires, présidée par le Premier ministre. Il prévoit une évacuation échelonnée afin d’éviter que les habitants fuyant en véhicule ne soient bloqués dans les embouteillages. Les personnes se trouvant dans un rayon de 5 km de la centrale seront les premières à évacuer, suivies de celles se trouvant dans le reste de la zone de 30 km. La majorité des habitants de la province de Shimané seront évacués vers les provinces voisines d’Okayama ou de Hiroshima.

Cependant, il est à craindre que de nombreux habitants tentent de fuir dès que possible, quelle que soit la distance qui les sépare de la centrale, si un accident majeur se produisait. Il n’est non plus certain que la logistique soit suffisante pour prendre en charge plus de 50 000 personnes qui auraient besoin d’une assistance spéciale. Et les préfectures d’Okayama et d’Hiroshima sont loin d’être suffisamment préparées pour accueillir de nombreux évacués. Des routes peuvent aussi être impraticables après un séisme ou en cas de fortes neiges.

La date de redémarrage de Shimané-2 n’est pas connue. C’est le 17ème réacteur nucléaire qui voit son nouveau référentiel de sûreté qualifié. Voir notre état des lieux du parc nucléaire japonais.