Nième plan de TEPCo pour l’eau contaminée

L’eau contaminée reste le cauchemar n°1 de TEPCo. Le pompage en amont d’eau souterraine devait réduire les infiltrations, en vain. TEPCo construit aussi un mur de glace en amont des réacteurs. En aval, elle tente de colmater les écoulements d’une galerie souterraine à l’aide d’un mur de glace, mais n’y arrive pas. Quant à sa station expérimentale de traitement des eaux contaminées pompées, elle accumule les déboires.
Dans un tel contexte, TEPCo vient de proposer un nouveau plan lors d’une réunion avec les pêcheurs : pomper l’eau des nappes à proximité des réacteurs au niveau de 42 puits, la décontaminer partiellement et la rejeter dans l’océan. TEPCo va faire la demande d’autorisation auprès de la NRA. Le dossier est prêt.
L’eau serait pompée à proximité des réacteurs et le long du littoral. TEPCo a déjà 27 puits et veut en creuser 15 supplémentaires. Les records à répétition de la contamination de ces nappes montrent que les niveaux atteint peuvent être très élevés et que cela va en s’aggravant. Les pêcheurs se sont montrés très réticents. Le ministre de l’environnement, qui prétend pouvoir tout régler par l’argent, va-t-il être appelé en renfort ?
Par cette action, TEPCo ne va-t-elle pas accélérer la contamination des nappes en favorisant les fuites de l’eau contenue dans les sous-sols ?
Une nouvelle barrière métallique est aussi en construction le long du littoral pour limiter les fuites. Mais on n’arrête pas un écoulement. L’eau va contourner la barrière, sauf si elle est pompée… D’où le plan de TEPCo, qu’elle espère mettre en application à partir de septembre prochain. Une nouvelle station de traitement des eaux qui retirerait essentiellement le césium et le strontium dédiée à l’eau souterraine viendrait s’ajouter à celles déjà existantes. Comme c’est déjà le cas actuellement, l’eau pompée serait entreposée dans des cuves tampon et contrôlée avant rejet en mer. Le tritium n’est pas retiré et sa concentration dépasse souvent la limite de 1 500 Bq/L que la compagnie s’est fixée pour l’eau pompée en amont. Ce risque d’être le cas, même en mélangeant l’eau des différents puits. Comment TEPCo va faire ? Elle va la mélanger avec l’eau pompée en amont pour diluer la pollution. Au pied du réacteur n°1 par exemple, il y a jusqu’à 150 000 Bq/L en tritium : TEPCo devra donc diluer 100 fois cette eau pour passer sous la limite de 1 500 Bq/L. Est-ce réaliste ?
En attendant, les fuites d’eau contaminée vers l’océan continuent. L’estimation officielle, faite à la louche, est de 200 m3 jour. TEPCo présente sa nouvelle idée comme un moyen de limiter ces fuites vers l’océan. Elle affirme aussi que les infiltrations d’eau souterraine dans les sous-sols seront diminuées de moitié. Elles devraient passer de 400 à 200 m3 par jour. Mais, les pompages en amont devaient déjà diminuer de 100 m3 par jour ces infiltrations et ce n’est pas le cas.
La situation n’est pas sous contrôle depuis l’été 2013, comme le premier ministre l’avait affirmé ?
Avant la catastrophe, TEPCo pompait déjà l’eau souterraine au niveau de 57 puits pour éviter qu’elle n’inonde les sous-sols de la centrale. Elle la rejetait ensuite dans l’océan. Ce système de drains et de pompes a été endommagé par le séisme et le tsunami.