Coût de la catastrophe : nouveaux chiffres à la hausse

Que le coût de la catastrophe nucléaire à Fukushima ne cesse d’augmenter, ce n’est pas un scoop. Le journal économique Nikkei a donné de nouveaux chiffres qui émanent du ministère de l’industrie et qui ont été largement repris par la presse. La facture totale a doublé depuis la précédente estimation de 2013 pour dépasser les 20 000 milliards de yens (170 milliards d’euros).

On savait déjà que le coût du démantèlement des 6 réacteurs de la centrale de Fukushima daï-ichi en incluant la gestion de l’eau contaminée allait largement dépasser les 2 000 milliards de yens (18 milliards d’euros) annoncés en 2013 pour atteindre plusieurs milliers de milliards de yens. Le journal n’est pas plus précis.

Pour la décontamination aussi les coûts dépassent largement les prévisions de 2013. Les nouveaux chiffres atteignent 4 à 5 000 milliards de yens (33 à 42 milliards d’euros), contre 2 500 milliards de yens en 2013.

Pour les indemnisations, l’estimation de 2013 avançait 5 400 milliards de yens (45 milliards d’euros), mais les fonds avancés par les autorités dépassaient déjà cette somme. TEPCo vient de recevoir son 58ième versement financier de 39,9 milliards de yens (333 millions d’euros) pour atteindre un total de 6 567,3 milliards de yens (55 milliards d’euros). Cet argent est prêté dans intérêts. Les nouvelles prévisions citées par le Nikkei sont de l’ordre de 8 000 milliards de yens (67 milliards d’euros), sachant que les indemnisations devraient s’arrêter en 2018.

Si l’on ajoute encore la gestion des déchets, dont le coût de 1 100 milliards de yens (9,2 milliards d’euros) n’a pas (encore ?) changé, le ministère de l’industrie arrive à un chiffre qui dépasse largement les 20 000 milliards de yens… jusqu’au prochain dépassement. Est-ce que cet argent a toujours été bien utilisé ? Faut-il aller décontaminer des zones où les populations ne rentreront pas ?

Qui va payer la facture ? TEPCo, nationalisée, ne peut pas couvrir tous ces frais. L’Etat hésite car les contribuables ne sont pas d’accord. Une autre idée était de forcer les nouveaux entrants sur le marché de l’électricité à mettre la main à la poche et d’ainsi reporter les coûts sur les consommateurs. Mais, selon le Maïnichi, le gouvernement vient de renoncer à cette dernière option