Un deuxième enfant victime de brimades parce qu’il est de Fukushima

Suite au scandale provoqué par le récit de l’enfant évacué de Fukushima, victime de brimades (ijimé) à l’école, l’Asahi présente un deuxième cas. Il y en a probablement beaucoup plus.

Le cas rendu public dernièrement a encouragé cette deuxième famille à s’adresser à la presse pour dénoncer ce que l’enfant a subi. Ce garçon a évacué Fukushima en mars 2011 et a perdu toutes ses affaires personnelles et scolaires. Dans sa nouvelle école de Tôkyô, d’autres enfants l’ont rapidement harcelé en lui disant qu’il était contagieux ou que tout ce qu’il touchait devenait contaminé. Un autre l’a accusé de vivre dans un logement gratuit. Le repas de midi est servi en classe à l’école primaire au Japon. Quand il a voulu s’approcher de ses camarades de classe pendant le repas, pour ne pas être isolé, il a aussi été repoussé. Il a finalement refusé d’aller à l’école.

Sa mère l’a changé d’école au bout de quelques mois, mais la situation était identique dans le nouvel établissement. Un enseignant l’a présenté comme une victime de la catastrophe de Fukushima et rapidement des enfants sont venus lui dire qu’il avait droit à un beau logement gratuit juste parce qu’il était évacué. Le garçon a décidé d’être fort et de faire face. La mère, qui était restée discrète pour en pas faire de tort aux autres familles évacuées qui fréquentaient la même école, a finalement décidé d’alerter les enseignants. On lui a demandé de patienter 3 mois, mais le harcèlement n’a pas cessé. Il avait lieu hors de la vue des enseignants. La situation s’est finalement améliorée quand la mère a parlé des problèmes avec l’équipe de direction.

Ce garçon fréquente maintenant un collège éloigné de son domicile et tout se passe bien pour lui. Il n’a jamais mentionné qu’il était une personne déplacée et quand ses camarades l’ont appris, ils n’en ont pas tenu compte.

Cette famille, classée en “évacués volontaires”, n’a reçu qu’une petite aide financière par rapport aux évacués forcés. L’accès à un logement gratuit cessera en mars 2017. Elle se fait donc beaucoup de soucis pour son avenir.

Une association de déplacés de la catastrophe de Fukushima dit avoir reçu des plaintes de 5 autres cas d’ijimé. Les enfants sont traités de contagieux ou de sales, en référence à la radioactivité.