TEPCo ne pourra décontaminer toute l’eau accumulée avant mars 2015 comme promis

Petit retour en arrière : durant l’été 2013 TEPCo reconnaît enfin que les fuites en mer n’ont jamais cessé, même si elles largement inférieures à celle d’avril 2011. Cela fait un scandale international embêtant pour un pays voulant accueillir les jeux olympiques en 2020. Le premier ministre ira jusqu’à déclarer que la situation est sous contrôle et TEPCo s’est engagée à décontaminer toute l’eau accumulée avant la fin de l’année fiscale 2014, c’est à dire avant la fin mars 2015.

Problème, les stations de traitement ALPS accumulent les pannes. La première, lors de la phase de test avait fui au bout de quelques mois à cause de la rouille. L’eau contaminée va empoisonner TEPCo pendant des décennies. On pourrait s’attendre à du matériel plus robuste… Et puis ALPS n’arrive pas à atteindre les niveaux de décontamination espérés et produit de grandes quantités de déchets. En attendant, le stock d’eau contaminée s’accroît toujours de 400 m3 par jour…

Au 15 janvier, il reste 280 000 m3 d’eau très contaminée dans des cuves et depuis l’automne dernier TEPCo a une capacité nominale de traiter 1 960 m3 par jour, s’il n’y a pas de panne. Cela ne suffira pas.

TEPCo a donc introduit un autre équipement qui ne retire que le strontium en plus du césium déjà retiré par la station SARRY mise en place dès 2011. Cette eau partiellement traitée est qualifiée de « traitée » par TEPCo qui veut toujours tenir l’engagement pris lors de la visite du premier ministre. Retirer uniquement le césium et le strontium ne règle pas le problème de l’eau qui ne peut pas être rejetée en mer. Mais comme ces deux éléments dominent la contamination, en cas de fuite ou d’accident, l’impact sera moindre. Cela devrait aussi réduire le débit de dose sur le site.

TEPCo devrait pouvoir retirer le strontium de 1 800 m3 d’eau par jour. La dernière unité de traitement du strontium a été mise en place le 10 janvier dernier et il en faut encore deux, qui seront installées avant la fin du mois, pour atteindre cette performance.

Mais même si TEPCo utilise ALPS et la station strontium à pleine capacité, cela ne suffira pas pour tenir les délais promis. Et la pleine capacité n’est pas encore atteinte.

La date de mars 2015 est surtout symbolique, mais quand TEPCo aura fini de tout traiter, elle n’en aura pas fini pour autant avec ce cauchemar. L’eau contaminée continue de s’accumuler et l’eau décontaminée prend énormément de place. Elle est toujours trop radioactive pour pouvoir être rejetée en mer avec les limites actuelles à cause du tritium qui n’est pas retiré.

Source : Asahi.