Témoignage du maire de Kawauchi

Le maire de Kawauchi se démène pour faciliter le retour des habitants dans le village. Mais sur les 3 000 habitants qu’il y avait avant la catastrophe, seulement 1 600 sont rentrés. Parmi les moins de 40 ans, seulement 20% sont rentrés. Des familles ont éclaté et le nombre de foyers est passé de 1 100 à 1 500.

Le maire déclare à l’Asahi que le village ne sera jamais plus comme avant. Les jeunes se sont habitués à leur nouvelle vie. Les enfants sont dans de nouvelles écoles. D’autres ont trouvé un nouvel emploi. Revenir serait alors comme quitter cette nouvelle vie pour s’habituer à nouveau à un nouvel environnement.

Il comprend ce choix et liste les défis qui restent à relever. 87% du territoire de la commune est couvert de forêts qui n’ont pas été décontaminées et qui ne seront pas décontaminées. Il faut attendre patiemment la lente décroissance du césium. Mais c’est surtout l’avenir à long terme du village qui l’inquiète. Que se passera-t-il quand il n’y aura plus de soutien gouvernemental ? Sera-t-il possible de repeupler la commune ?

A cause de l’exode rural et de la baisse des naissances, les prévisions sur l’évolution de la population donnaient un nombre d’habitants de 1 600 vers 2030. La catastrophe a accéléré le processus et ce chiffre est atteint en 2015. Et comme il y a très peu de jeunes, il n’y a pas d’avenir, même si le gouvernement investit dans des infrastructures rutilantes.

Le maire réclame des mesures fiscales favorables à l’installation à la campagne ainsi qu’une décentralisation des services publics.