Témoignage de M. Yoshida et réacteur n°3

L’Asahi continue d’éplucher le témoignage de Masao Yoshida, l’ancien directeur de Fukushima daï-ichi. Cette fois-ci, le quotidien s’interroge sur l’interruption de l’injection d’eau dans le réacteur n°3 le 13 mars 2011.
Si vous avez bonne mémoire, l’injection d’eau de mer dans le réacteur n°1 avait déjà fait polémique. Faute d’eau douce, de l’eau de mer avait été utilisée. La question avait été traitée au cabinet du premier ministre et le siège de TEPCo avait demandé à M. Yoshida de suspendre l’injection d’eau de mer. Il avait passé outre l’ordre.
Le même problème a eu lieu pour le réacteur n°3, le 13 mars. A 5h42, après avoir été alerté que les cuves d’eau douce étaient vides, M. Yoshida ordonne d’utiliser de l’eau de mer. Mais à 6h43, il aurait reçu un coup de fil depuis la ligne de TEPCo installée dans la cellule de crise du premier ministre. Il ne sait plus qui l’a appelé. L’ordre lui est donné d’éviter au possible l’eau salée, qui est corrosive. On peut imaginer que TEPCo espérait encore sauver des réacteurs. Il a répondu qu’il ferait de son mieux pour trouver de l’eau douce.
Vers 9h13, un des vice-présidents de TEPCo suggère, dans une visio-conférence, d’utiliser de l’eau de mer.
A 12h18, M. Yoshida donne l’ordre d’utiliser l’eau de mer car les nouvelles sources d’eau douce sont taries. Il pensait que cela prendrait 10 minutes. Cela a pris une heure pendant laquelle il n’y a pas eu d’injection d’eau. L’eau de mer est arrivée à 13h11.