Cochongliers

Cet hiver, le ministère de l’environnement japonais a déjà fait tuer plus de 200 sangliers et leurs rejetons croisés avec des cochons abandonnés (« cochongliers »). Mais cela ne suffit pas, ils continuent à faire des dégâts dans les maisons abandonnées. Il veut donc étendre la zone d’abattage. Mais cela ne suffira pas non plus car de nouvelles bêtes viendront toujours dans les territoires évacués.

Impact sur les oiseaux

T. Mousseau et A. P. Møller, spécialistes de l’impact de la pollution radioactive sur les écosystèmes, viennent de publier une nouvelle étude, avec d’autres collaborateurs, sur les oiseaux de la zone interdite autour de Tchernobyl.
Si j’ai bien compris, ils ont étudié plusieurs paramètres biologiques qui permettent d’évaluer la santé des oiseaux (ADN, couleur du plumage et anti-oxydants) et il apparaît que les oiseaux les plus exposés sont en meilleure forme. Alors que les oiseaux étaient en moins bonne santé il y a quelques années ou actuellement autour de Fukushima, ils en déduisent qu’une sélection naturelle est à l’œuvre, rendant les animaux plus résistants aux radiations.
L’étude est ici.

Contamination des forêts

Selon les autorités régionales, le niveau de radiation moyen dans les forêts de Fukushima a été divisé par deux environ en 2 ans. Une partie de la baisse est due à la disparition progressive du césium 134 qui a une durée de vie de 2 ans. Il représentait 50% de la contamination en césium en 2011. Il y a aussi le lessivage des sols par la pluie et leur couverture par de la matière organique moins contaminée. Les autorités prévoient une baisse supplémentaire de 30% dans les 20 prochaines années.
La contamination des nouvelles feuilles serait 5 fois plus faible que celle des feuilles directement exposées aux retombées radioactives.

Chikurin : base de données

Chikurin-sha, le laboratoire japonais de mesure de la radioactivité, soutenu et équipé par l’ACRO, a mis en ligne une base de données avec tous ses résultats de mesure. C’est ici en japonais.
Il travaille actuellement dans les zones où les autorités ont levé l’ordre d’évacuer ou s’apprête à lever cet ordre.

Etude sur la décomposition de la litière à Tchernobyl

Timothy Mousseau et Anders Pape Møller, spécialistes de l’impact de la radioactivité sur les écosystèmes, ont étudié la décomposition de la litière des sols forestiers en Ukraine. Il s’agit là d’une étape importante pour la vie des forêts : la vie des plantes, et donc des herbivores, en dépend.
D’après ces auteurs, on savait déjà que la contamination radioactive réduit la diversité et l’abondance des invertébrés du sol jusqu’à un facteur 30 au-delà des 3 km de la centrale de Tchernobyl, ce qui contribue à la réduction de la population des oiseaux qui se s’en nourrissent.
Dans cette nouvelle étude, ils ont déposé des feuilles de végétaux non contaminés sur des sols forestiers autour de Tchernobyl. Ils ont aussi déposé ces matériaux dans 155 sacs en nylon avec une petite maille pour empêcher les invertébrés les plus gros d’y pénétrer. Ils ont aussi mis sur les mêmes sites 400 sacs avec une maille plus large afin de les laisser pénétrer. Ils voulaient ainsi comparer la décomposition due aux microorganismes seuls et celle due aux microorganismes et invertébrés. La litière et les sacs ont été déposés sur un même site en septembre 2007, en des lieux avec différents niveaux de rayonnement ambiant. Ils y sont restés 9 mois, jusqu’en juin 2008.
L’épaisseur de la litière déposée sur le sol a été remesurée en mai 2013.
Ils ont trouvé une baisse de la perte de masse de la litière dans les lieux où le rayonnement ambiant est le plus important, sans effet de seuil. Il n’y avait pas de différence significative entre les sacs à petites mailles et ceux à grosses mailles. La litière était plus épaisse dans les lieux où la décomposition des feuilles dans les sacs était la plus faible, comme attendu.
La contamination radioactive induit donc une diminution de la décomposition des végétaux et a donc des conséquences sur toute la vie des forêts. La différence du taux de décomposition a atteint 40% entre les sites les plus contaminés et les moins contaminés. Le débit de dose y était 2 600 plus élevé.
Le fait que la litière se décompose moins vite augmente le risque incendie.
Article en accès payant.

Inobuta

Nous avions déjà signalé que des cochons abandonnés s’étaient croisés avec des sangliers. Il y a des photos dans ce document en japonais sur le site du METI, le ministère de l’économie, des finances, de l’industrie… Les photos ont été prises à Tomioka. Un néologisme a été inventé pour nommer ces bestioles : “inobuta”, contraction de “inoshishi” (sanglier) et “buta” (cochon).

Taches blanches sur des bovins

La chaîne australienne ABC mentionne le cas de M. Yoshizawa, éleveur à 14 km de la centrale accidentée, qui refuse que son troupeau soit abattu. Il pense qu’il est plus important que ses bovins, fortement contaminés, fassent l’objet d’études scientifiques sur l’impact de la radioactivité. Cette situation est illégale, mais il résiste. Certaines bêtes ont des taches blanches que l’on peut voir sur la vidéo et qu’aucun vétérinaire ne peut expliquer.

Abattage des cochongliers

Des cochons abandonnés lors de l’évacuation se sont croisés avec des sangliers sauvages pour former des “inobuta” ou “conchongliers”. Ils pénètrent dans les maisons et les fermes abandonnées à la recherche de nourriture. Les autorités veulent demander à des chasseurs de les abattre pour faciliter le retour des populations.