Suites du témoignage de M. Yoshida

L’Asahi continue d’éplucher le témoignage secret de Masao Yoshida, l’ancien directeur de la centrale de Fukushima daï-ichi à propos des premiers jours de la catastrophe. Le quotidien lui a même dédié une page spéciale.
Par manque d’eau, le refroidissement du réacteur n°3 s’est arrêté le 14 mars 2011. La pression a commencé à monter et l’intégrité de l’enceinte de confinement est menacée. Dans les premières heures de la journée, TEPCo a essayé de relâcher de la vapeur d’eau, radioactive, mais a échoué. A 6h23, elle considère donc un éventage à sec, qui consiste à rejeter des gaz beaucoup plus contaminés que la vapeur d’eau, de 100 à 1 000 fois plus.
Vers 7h, la compagnie a fait une simulation et a estimé que les gaz iraient vers le Nord-Ouest, c’est à dire vers la terre, et non l’océan. La dose à la thyroïde à Minami-Sôma est estimée à 250 millisieverts alors que la limite pour la prise de pastilles d’iode était alors de 100 mSv (50 en France et au Japon actuellement).
A 7h49, le gouvernement aurait demandé à TEPCo de ne pas communiquer à ce sujet. Le manuel d’urgence de la compagnie lui impose pourtant de partager ce type d’information avec le gouvernement et les autorités locales afin de protéger au mieux les populations.
L’éventage à sec n’aura pas lieu. TEPCo a continué de tenter à relâcher de la vapeur d’eau à la place, en vain. C’est l’explosion hydrogène du réacteur n°3 à 11h01 qui réduira la pression dans l’enceinte de confinement.
M Yoshida a expliqué que sa priorité était de gérer la catastrophe, pas de communiquer. Quant à TEPCo, elle confirme ne pas avoir communiqué car rien n’était décidé et que, finalement, cela n’a pas été nécessaire…
Si un accident devait à nouveau se produire au Japon, les règles de communication ne sont toujours pas claires.
Le témoignage de Masao Yoshida, le directeur de la centrale de Fukushima daï-ichi maintenant décédé, va rester secret. Ainsi en a décidé le gouvernement qui dit respecter les vœux du directeur. Si la famille acceptait la publication, le gouvernement serait prêt à revoir sa position. Le président de l’autorité de sûreté ne l’aurait pas lu. A quoi sert-il alors ?
Le précédent gouvernement avait réagi positivement en mettant en place cette commission d’enquête. Qu’y a-t-il à craindre à tout rendre public ? L’Asahi prétend que dans son témoignage, M. Yoshida, accepte sa publication dans le futur.