Rapport de l’AIEA sur l’Autorité de Régulation nucléaire

A la demande du gouvernement japonais, une mission de l’Agence Internationale de l’Energie Atomique (AIEA) est venue au Japon en janvier dernier afin d’avoir un regard critique sur la nouvelle Autorité de Régulation Nucléaire (NRA). Cette mission, présidée par Philippe Jamet, de l’autorité de sûreté nucléaire française, vient de rendre son rapport. Il est accessible en ligne avec le rapport d’auto-évaluation fait pas les autorités japonaises.

Cette mission couvrait tous les champs à la charge de la NRA, à l’exception notable des plans d’urgence nucléaire pour les riverains des centrales. La centrale nucléaire de Fukushima daï-ichi n’était pas non plus au programme car elle a déjà été inspectée à plusieurs reprises par l’AIEA.

Le rapport salue la création d’une nouvelle autorité indépendante qui a fait des efforts pour imposer de nouveaux critères de sûreté aux exploitants du nucléaire. En revanche, il y a encore de nombreux progrès à faire pour atteindre les standards de l’AIEA. Le rapport s’inquiète de l’arrêt prolongé des réacteurs nucléaires et conseille de porter une attention particulière à ce point.

En réponse, la NRA a annoncé qu’elle voulait mener des inspections inopinées, sans avertir les exploitants à l’avance. Mais il faut changer la loi avant et cela ne devrait pas être appliqué avant 2020… Elle veut aussi doubler le nombre d’inspecteurs et les envoyer se former aux Etats-Unis. Au Japon, il y a 150 inspecteurs qui ont reçu une formation de deux semaines et aux Etats-Unis, ils sont 1 000 avec une formation de deux ans…

Pour le moment, les inspections sont limitées au Japon : en dehors des 4 inspections annuelles, où tout est planifié à l’avance, y compris les thèmes qui feront l’objet de la rencontre, il est difficile aux inspecteurs d’accéder aux données des exploitants. Ces derniers ne sont pas sanctionnés en cas de manquements. Au Japon, une inspection dure 168 heures en moyenne. C’est 2 000 heures aux Etats-Unis…

L’AIEA avait déjà inspecté en 2007 le système de contrôle nucléaire au Japon, mais ses recommandations avaient été largement ignorées par les autorités.