Quand TEPCo procrastinait à propos des mesures anti-tsunami

Le gouvernement japonais continue de rendre publics les verbatims d’auditions effectuées par la commission d’enquête gouvernementale. Parmi les cinq derniers documents mis en ligne, il y a le témoignage de Shigéki Nagura, un inspecteur en charge de la centrale de Fukushima daï-ichi à la défunte NISA, la précédente autorité de sûreté nucléaire.

Selon M. Nagura, il a eu plusieurs réunions avec TEPCo en août et septembre 2009 à propos du risque tsunami le long de la côte pacifique. Il était alors évident qu’un tsunami avait frappé les côtes de Fukushima et Miyagi en 869. TEPCo a déclaré alors qu’il a été estimé que la plus haute vague faisait 8 m de haut et n’aurait pas affecté sa centrale de Fukushima daï-ichi située à 10 m d’altitude. Mais M. Nagura dit avoir signalé que les pompes de refroidissement, importantes pour la sûreté, n’étaient qu’à 4 m au dessus du niveau de la mer et que TEPCo devrait prendre des mesures concrètes. Il aurait aussi suggéré de mettre les pompes à l’intérieur du bâtiment afin de les protéger du risque d’inondation, comme c’est le cas à Fukushima daï-ni.

La compagnie a expliqué attendre une évaluation de la Société des Ingénieurs Civils du Japon avant d’agir. Le rapport était attendu pour mars 2012. De tels travaux entraînant un arrêt des réacteurs, un représentant de TEPCo aurait déclaré, lors d’une des réunions, “vous pensez pouvoir arrêter les réacteurs ?”.

M. Nagura a aussi reconnu avoir seulement encouragé TEPCo à considérer des mesures pour mieux protéger sa centrale contre le risque tsunami, et n’avoir rien proposé.

Ce témoignage en dit long sur l’irresponsabilité des exploitants du nucléaire japonais et des autorités de l’époque.