Nouveaux scénarios pour la fusion du cœur et pour le retrait du corium

Les images récentes rapportées par un robot dans l’enceinte de confinement du réacteur n°3 ont conduit TEPCo à revoir le scénario de fusion du cœur. Le combustible en fusion s’était accumulé au fond de la cuve en acier, épais de 14 cm, et l’aurait percée avant de s’écouler dans l’enceinte de confinement. Mais les images de stalactites le long des rails des barres de contrôle conduisent TEPCo à envisager maintenant que le fond de la cuve n’aurait peut-être pas fondu et que le combustible en fusion se serait écoulé via les trous de passage des barres de contrôle.

Le retrait du corium accumulé au fond de l’enceinte de confinement, mais aussi probablement accroché un peu partout, reste le plus grand défi auquel fait face TEPCo. La compagnie avait initialement envisagé de noyer l’enceinte de confinement afin de réduire les doses lors du retrait du corium par des robots. Mais comme elle est percée et que l’eau contaminée s’écoule dans les sous-sols, ce n’est pas très réaliste. Les espoirs de boucher les fuites se sont aussi réduit.

La Nuclear Damage Compensation and Decommissioning Facilitation Corporation, qui est l’organe gouvernemental en charge de l’avance sur paiement et qui supervise les travaux de démantèlement, a officiellement abandonné cette idée. Le nouveau plan est d’introduire latéralement un bras télescopique et des robots chargés de retirer d’abord le corium qui est au fond de l’enceinte de confinement tout en aspergeant de l’eau sur ces débris. Mais il n’y a pas de solution pour réduire le débit de dose ambiant qui menace même les robots et prévenir la dispersion de poussières très radioactives. Une idée est de réduire la pression à l’intérieur, mais il n’est pas sûr que ce soit possible. Des solutions devraient être apportées en septembre prochain.

Les déchets très radioactifs seront mis en fûts et entreposés sur le site de la centrale en attendant mieux, car le Japon n’a pas de filière de stockage de ce type de déchets pour le moment.

Les travaux devraient officiellement débuter en 2021, ce qui semble plutôt optimiste.