L’industrie nucléaire japonaise veut repartir comme si de rien n’était

Kyûshû Electric qui a deux réacteurs qui ont été autorisés à redémarrer à sa centrale de Sendaï, mais plus qu’un en service jusqu’en décembre, vient de lancer une nouvelle campagne pour relancer la consommation d’électricité ! Des spots publicitaires vont vanter les maisons toutes électriques l’an prochain. Selon l’agence Bloomberg, cela a déjà commencé sur Internet, en proposant des promotions sur les radiateurs ou climatiseurs électriques. Quand la situation était tendue, juste après la catastrophe à la centrale de Fukushima daï-ichi, le gouvernement et les exploitants avaient appelé à des économies pour protéger le climat… C’est fini, il faut vendre maintenant, comme avant la catastrophe, alors que la demande a fortement baissé.

A partir de décembre 2016, Kyûshû n’aura plus de réacteur nucléaire en fonctionnement et le gouverneur va être vigilant quant à leur nouveau redémarrage. Par ailleurs, leur cuve a été forgée par Japan Casting & Forging Corp. (JCFC), la compagnie qui a aussi forgé les cinq générateurs de vapeur à cause desquels EdF doit arrêter cinq réacteurs sur ordre de l’Autorité de Sûreté Nucléaire (ASN) afin de procéder à des contrôles.

La Japan Atomic Energy Agency envisage toujours de demander l’autorisation de redémarrer le petit surgénérateur expérimental Joyo suite à l’arrêt prochain de Monju. Il a été mis en service en 1977 dans la province d’Ibaraki. La France essaye de convaincre le Japon de participer au financement d’Astrid, le projet de surgénérateur qui doit faire ce que ni Superphénix, ni Monju n’ont réussi à faire, à savoir consommer tout ce qui a été classé comme recyclable, mais qui n’est pas recyclé.

A la centrale de Shika, exploitée par Hokuriku Electric, a été inondée par la pluie : le 28 septembre dernier, 6,6 m3 d’eau de pluie ont pénétré au rez-de-chaussée et dans les sous-sols du réacteur n°2. Un tableau électrique pour la lumière a disjoncté. Or, il y a des équipements important pour la sûreté dans les pièces inondées, dont des batteries de secours et un tableau électrique qui commande un système de refroidissement de secours. Il a plu jusqu’à 26 millimètres par heure ce jour là. Les plus “hauts standards de sûreté au monde” ne sont pas encore atteints !

Pendant ce temps là, Taiwan, qui n’a pas plus de ressources énergétiques que le Japon, vient de décider d’arrêter le nucléaire d’ici 2025, quand la centrale la plus récente aura atteint 40 ans et d’investir dans les énergies renouvelables.