L’exploitation des travailleurs engagés dans la décontamination

L’agence Associated Press (AP) consacre un long article aux travailleurs, souvent à la marge, qui triment sur les chantiers de décontamination. Ils sont près de 26 000 et les violations du droit du travail y sont fréquentes, comme nous l’avons déjà rapporté.

Tout en bas de l’échelle sociale, exploités par un système pyramidal de sous-traitance, ils sont souvent mal vus par les résidents locaux et le gouvernement ne contrôle pas les doses qu’ils prennent. Ils vivent souvent dans des baraques et enchaînent les CDD. Leur précarité les fragilise. Certains (re)deviendront SDF à la fin du contrat car ils sont sans attache ni famille.

L’article cite l’exemple d’un travailleur qui a eu du mal à retrouver du travail après s’être battu pour toucher la prime de risque qui doit lui revenir. Certaines compagnies ont cependant été condamnées.

Ils sont quelques 8 000 à Minami-Sôma et leur lieu de résidence apparaît comme un ghetto pour beaucoup d’habitants intimidés. Les magasins ou bars qu’ils fréquentent sont boudés par es autres habitants. Il est difficile d’enquêter sur eux car ils n’ont pas le droit de parler aux médias. Les journalistes de l’AP ont reçu un coup de fil d’un responsable de la mairie leur demandant de ne pas leur parler.

Cette précarité est à l’origine d’une santé dégradée, certains n’ayant pas les moyens de se payer les soins nécessaires. Plusieurs sont décédés sans attache ni famille. Leurs cendres sont recueillies dans un temple bouddhiste de Minami-Sôma avec la mention “troupe de décontamination”.