L’éternel problème des déchets radioactifs

Comme l’avait expliqué sans vergogne le ministre de l’environnement, c’est l’argent qui permettra de faire accepter les centres d’entreposage de déchets radioactifs issus de la décontamination, comme si les opposants ou les personnes réticentes n’étaient que dans une position de marchandage. Ils ont quand même tout perdu suite à la catastrophe nucléaire et ont donc le droit à un peu plus d’égards.
Et c’est d’argent dont il est question entre le gouvernement et les autorités régionales. Le gouvernement a proposé 230 milliards de yens (1,7 milliards d’euros) sur 30 ans « d’aides au développement régional » en échange du stockage. 30 ans correspondent à la durée d’entreposage des déchets. Mais, le gouvernement devrait aussi satisfaire à la demande d’arrêter définitivement les 4 réacteurs de la centrale de Fukushima daï-ni, située à une dizaine de kilomètres au Sud de daï-ichi. Il arrêtera donc de verser les aides correspondantes qui sont de 12 milliards de yens par an (87 millions d’euros).
Les autorités régionales, qui y perdent au change, ont réagi vivement et réclament plus.

Les centres d’entreposage des déchets radioactifs issus de la décontamination prévus à Fukushima ne devraient accueillir que des déchets de Fukushima, pas des autres provinces touchées. A Tochigi, le gouvernement a sélectionné un autre site dans la commune de Shioya sur des terrains qui lui appartiennent. Le site de 3 hectares devrait accueillir des boues de station d’épuration, des cendres d’incinérateurs, paille de riz et d’autres déchets qui ont une contamination en césium supérieure à 8 000 Bq/kg. Le maire a exprimé son opposition au projet à l’émissaire gouvernemental, mais a déclaré être prêt à discuter avec le ministère. Plus d’une centaine de personnes ont manifesté leur désaccord devant la salle de réunion.
Ce n’est pas très loin de Nikkô, qui est un site très touristique, connu pour la statue des 3 singes qui se cachent les oreilles, les yeux et la bouche. Il y a aussi une source à moins de 4 km, Shojinzawa Yusui, classée parmi les 100 meilleures eaux minérales en 1985.
Aucune étude sérieuse ne semble avoir été menée pour le moment puisque il doit encore déterminer la distance aux habitations, aux ressources aquatiques, les biotopes du lieu… et la quantité de déchets à stocker. Elle est actuellement de 14 000 tonnes environ. Contrairement au cas de Fukushima, il semble que ce site soit prévu pour être définitif. Dans tout le pays, en dehors de Fukushima, il y en a 146 000 tonnes, réparties dans 12 provinces.