La contamination de l’eau à la centrale en septembre 2015

Les mois passent et se ressemblent : toujours les mêmes problèmes avec l’eau contaminée.

En amont des réacteurs, mais en aval des cuves de stockage, la contamination en tritium de l’eau pompée pour être rejetée en mer a encore battu quelques records. Dans le puits n°9, elle est montée à 330 Bq/L le 10 septembre, puis 340 Bq/L le 17 septembre. C’est moins que la limite de rejet que TEPCo s’est fixée à 1 500 Bq/L. En revanche, dans le puits voisin n°10, la contamination a tritium a aussi battu des records avec 2 100 Bq/L le 21 septembre, puis 2 300 Bq/L le 28 septembre. TEPCo compte sur la dilution pour que le rejet respecte les règles.

Au pied des cuves de la zone G, la contamination en tritium de la nappe phréatique a aussi battu un record avec 9 800 Bq/L le 17 septembre, dans le puits G2. Le lendemain, c’est le puits voisin qui bat son propre record, avec 3 600 Bq/L, puis 4 400 Bq/L le 19 septembre. Puis, une série de records successifs sont battus dans le puits G2, avec 10 000 Bq/L le 21 septembre, 17 000 Bq/L le 24 septembre, 19 000 Bq/L le 26 septembre et 20 000 Bq/L le 27 septembre.

Au pied des réacteurs, la contamination de l’eau souterraine peut être beaucoup plus élevée. De nombreux records sont régulièrement battus. Le puits de contrôle n°1 mérite l’attention. Le 3 août, la contamination en strontium-90 bat un record à 2 800 Bq/L. Ce même, jour, il y aurait 2 600 Bq/L en bêta total, alors que le strontium est un émetteur bêta. Cela ne perturbe pas TEPCo d’afficher des résultats aberrants. Dans le puits voisin, TEPCo annonce 520 000 Bq/L pour le strontium-90, 33 900 Bq/L en césium et… 500 000 Bq/L en bêta total. Il y a d’autres cas suspects. La compagnie comprend-elle ce qu’elle publie ou se contente-t-elle d’être “transparente” pour lutter contre les “rumeurs néfastes” ?

La contamination bêta totale affichée pour le puits n°1 continue de monter : le 31 août, c’est 3 800 Bq/L, puis 3 900 Bq/L le 7 septembre et 4 700 Bq/L le 10 septembre. Le 14 septembre, on arrive à 6 000 Bq/L et 6 100 Bq/L le 17, 6 800 Bq/L le 21 septembre. Il finit le mois, le 28, à 7 300 Bq/L.

L’eau de pluie peut aussi être chargée en tritium : 320 Bq/L dans les cuves. L’eau qui s’écoule en surface, depuis les cuves de la zone H4, où il y a eu une fuite par le passé, a battu deux records successifs de la contamination bêta total : 150 Bq/L le 10 septembre et 280 Bq/L le 12 septembre. Elle finit dans le port, comme les eaux souterraines.

Dans le port, le long du rivage, il y a eu plusieurs records de battu allant jusqu’à 152 Bq/L pour le césium le 7 septembre.

A l’embouchure du port, la contamination en césium de l’eau de mer a connu quelques soubresauts. Elle a dépassé 3 Bq/L le 8 septembre, alors qu’elle est généralement inférieure au Bq/L. Les mesures ont été interrompues pendant quelques jours suite aux intempéries. Il y a eu un autre pic le 18 septembre avec plus de 4 Bq/L suivi par un plateau à environ 3 Bq/L et une nouvelle interruption. Puis, la contamination reste relativement élevée plus de 2 Bq/L jusqu’à la fin du mois. La pollution radioactive n’est donc pas piégée dans le port comme le prétend l’exploitant.

Enfin, les poissons pêchés dans le port continuent à être fortement contaminés : de 93 à 1 390 Bq/kg. Au large, à moins de 20 km de la centrale, la situation s’améliore : aucun poisson ne dépasse la limite de mise sur le marché, fixée à 100 Bq/kg. La valeur la plus élevée est de 53 Bq/kg. TEPCo donne aussi 5 résultats de la contamination en strontium-90 de poissons pêchés au large. Elle est beaucoup plus faible que celle en césium.

Toutes les données du mois de septembre sont ici en ligne.