Fukushima : addiction à l’argent du nucléaire

Les communes qui entourent les centrales nucléaires et les provinces qui les abritent dépendent financièrement de cette industrie. Au Japon, où les compagnies d’électricité bénéficiaient d’un monopole local, elles pouvaient imposer des tarifs élevés et redistribuer de l’argent à tout le monde pour maintenir le statu quo.

A Fukushima, même après la catastrophe nucléaire, les communes affectées ont besoin des subsides de la compagnie honnie. Il y a environ 7 000 personnes qui travaillent quotidiennement à la centrale accidentée, auxquelles il faut ajouter celles de la centrale de Fukushima daï-ni qui n’a pas encore été arrêtée définitivement. Avec la décontamination, ce sont presque les seuls emplois disponibles dans les territoires évacués.

A Naraha, où l’ordre d’évacuer a été levé le 5 septembre 2015, la Japan Atomic Energy Agency a installé un centre de test pour les robots engagés dans le démantèlement. Un centre de recherche est prévu à Tomioka. A Ôkuma, commune dont la majeure partie est classée en “zone de retour difficile”, TEPCo a construit une unité de production de 2 000 repas par jour pour les travailleurs. La compagnie veut aussi installer des dortoirs pouvant accueillir 750 travailleurs. Le siège du département de “revitalisation” de TEPCo va aussi être installé à Tomioka.

Toutes ces communes n’ont pas d’alternative pour relancer leur économie. Outre le maintien d’une dépendance envers TEPCo, ce n’est pas sans poser de problème dans l’immédiat : à Naraha, il y a environ 1 300 travailleurs, qui y résident. C’est 3 fois plus que le nombre d’habitants qui sont rentrés. A Hirono, il y maintenant deux fois plus d’hommes que de femmes.

Au-delà, une partie de l’économie est encore dépendante des indemnisations de TEPCo. C’est le cas, en particulier, de l’agriculture et de la pêche, du tourisme…

D’un autre côté, bien que nationalisée, la santé économique de TEPCo reste très fragile. L’ouverture complète du marché de l’électricité à partir du 1er avril 2016 va entraîner une baisse de revenu.