Evolution de la contamination des ressources halieutiques et impact

L’Agence de la pêche du ministère de l’agriculture, pêche et de la foresterie a mis en ligne un bilan de l’évolution de la contamination des ressources halieutiques au large de la centrale accidentée. L’Agence montre que la contamination des prises baisse rapidement. En 2015, seulement 0,2% des échantillons contrôlés dépassaient la limite de mise sur le marché pour le césium, qui est fixée à 100 Bq/kg. En 2011, c’était de l’ordre de 40%. C’était même monté à 57,7% entre avril et juin 2011.

Le document fait aussi le point sur les espèces interdites à la pêche et celles autorisées. 58 espèces font l’objet d’une pêche « expérimentale ».

Une étude en libre accès parue dans Scientific Reports de Nature estime les doses engendrées par la consommation de ces produits de la mer après avoir fait le point sur les contaminations. Les auteurs arrivent à une valeur de l’ordre de 0,6 mSv/an, ce qui n’est pas négligeable. C’est environ 10 000 fois plus que la dose avant la catastrophe nucléaire liée essentiellement à ce qui restait des retombées des essais nucléaires atmosphériques.

Rappelons que la limite annuelle à ne pas dépasser en temps normal est de 1 mSv pour toutes les expositions possibles à la radioactivité qui viennent s’ajouter à la radioactivité naturelle. Si les seules ressources halieutiques contribuent à 60% de cette limite, ce n’est pas rien.

Mais les contaminations prises en compte dans le calcul datent de 2011-2013 et dépassent la limite de mise sur le marché alors que la pêche reste largement interdite sur place. Ce calcul concerne donc un cas virtuel où il n’y aurait pas eu d’interdiction de mise sur le marché. Il justifie donc, a posteriori, l’intérêt d’avoir mis en place des mesures limitatives.