Encore des problèmes dans le réacteur Monju

Le surgénérateur expérimental Monju, situé dans la province de Fukui, a encore des problèmes. L’exploitant, la Japan Atomic Energy Agency (JAEA), a mis plus de six mois pour tenir compte d’une alarme qui signalait une détérioration de la qualité de l’eau de la piscine de refroidissement des combustibles usés. Cela n’arrête pas, même si l’Autorité de Régulation Nucléaire (NRA) a enjoint le gouvernement à trouver un nouvel exploitant pour cause de culture de sûreté défaillante.

L’alarme s’est déclenchée le 19 novembre 2015 car le système de purification ne fonctionnait plus faute de résine. Mais les personnes en charge du système n’ont pas rapporté le problème et les mesures correctives n’ont été prises qu’en avril 2016.

C’est la NRA qui a trouvé le problème lors d’une inspection. Elle explique que le manque de culture de sûreté est un tel problème qu’il n’y a pas de mots pour le qualifier.

Le 3 août dernier, une pompe du circuit de refroidissement du réacteur qui utilise du sodium liquide et tombée en panne car elle a eu une panne de son propre refroidissement. Une alarme incendie s’est déclenchée et cela sentait le brûlé. La JAEA a eu du mal à trouver l’origine de la fumée. Une heure trente plus tard, la pompe s’est arrêtée et une pompe de secours mise en route.

La JAEA a immédiatement prévenu les pompiers et les autorités locales, mais pas les médias et le public.

Malgré tous ces problèmes à répétition, le gouvernement s’accroche à Monju, qui n’a fonctionné que 10 mois depuis sa mise en service en 1994. Il cherche toujours une nouvelle entité pour tenter de l’exploiter, en vain pour le moment. Pourquoi cet acharnement thérapeutique ?

La nouvelle ministre de la défense, connue pour ses positions révisionnistes, a été interrogée par les médias japonais lors de sa prise de fonction. Elle a écarté toutes les questions relatives à la seconde guerre mondiale, mais sur l’arme nucléaire, elle a été plus claire. En 2011, elle avait déclaré que le Japon devait envisager de se doter de l’arme nucléaire lors d’un entretien avec un mensuel. Cette fois-ci, elle a dit que cela dépendrait de l’avenir, mais que pour le moment, le Japon ne devrait pas se doter de cette arme. Et de préciser que la constitution japonaise ne l’interdisait pas.

Et comme il faut préparer l’avenir… le Japon ne lâchera jamais l’industrie nucléaire, ni Monju, qui, s’il arrive à fonctionner, peut transformer du plutonium de qualité civile en qualité militaire.

Mais, à l’occasion des commémorations du bombardement de Hiroshima, le premier ministre s’est senti obligé de préciser que le Japon ne possèdera jamais d’armes nucléaires et que cette position ne contredisait pas celle de sa nouvelle ministre de la défense. Comprenne qui pourra.