Demande de démarrage d’un réacteur

J-Power était en train de construire un nouveau type de réacteur à Ôma dans la province d’Aomori qui doit fonctionner uniquement avec du combustible MOx, c’est à dire un mélange d’uranium appauvri et de plutonium. Un tel réacteur est unique au monde. Les réacteurs classique qui utilisent aussi du MOx limitent sa part à un tiers.
Le combustible MOx est plus difficile à contrôler, ce qui rend ce type de réacteur plus dangereux.
Les travaux, commencés en 2008, ont été suspendus après le 11 mars 2011, puis ont repris en octobre 2012. Le degré d’avancement serait de 37,6%. En toute logique, J-Power allait faire les démarches pour être autorisée à exploiter ce réacteur une fois les travaux terminés en 2021. La puissance est de 1,38 GWhe.
La compagnie ne veut pas perdre de temps semble-t-il puisqu’elle vient de déposer un dossier de sûreté pour qu’il soit instruit par la NRA, l’autorité de régulation nucléaire. Elle veut aussi adapter les travaux à l’avis de cette dernière.
Evidemment, il a fallu revoir les plans à la lumière du nouveau référentiel de sûreté. Par exemple, des travaux de renforcement vont être effectués pour que le réacteur puisse supporter une secousse de 650 gals, contre 450 gals précédemment. La vague de tsunami pourra atteindre 6,3 m. L’augmentation du coût de construction serait de l’ordre de 130 milliards de yens (presqu’un milliard d’euros).
Rappelons que la ville de Hakodaté, à Hokkaïdô, de l’autre côté du détroit de Tsugaru, mais à moins de 30 km du réacteur, a entamé une action en justice pour faire arrêter les travaux.
Mais le « village nucléaire japonais », qui a investi dans une usine pour séparer le plutonium des combustibles usés – usine qui ne marche pas pour le moment – a besoin de ce réacteur pour justifier sa politique dite de retraitement. Le combustible MOx usé ne pourra pas être retraité à l’usine de Rokkashô-mura, car il est beaucoup plus radioactif. Il faudrait construire une autre usine pour ce type de combustible. Ce qui n’est guère envisageable, même à moyen terme. Les plans n’existent même pas.
C’est le 21ième dossier de sûreté soumis à la NRA depuis la mise en place du nouveau référentiel de sûreté en juillet 2013.