Colmatage des fuites en mer : le cauchemar continue

La dernière solution en date mise en place par TEPCo pour limiter les écoulements d’eau souterraine contaminée vers l’océan a été de construire une barrière tout le long du littoral. Evidemment, comme on n’arrête pas un écoulement, cette barrière n’a pu être scellée qu’une fois les pompages de l’eau souterraine au pied des réacteurs permis. Cette eau est partiellement décontaminée puis contrôlée avant d’être rejetée en mer. TEPCo prétend qu’ainsi, il y a moins de radioéléments transférés qu’en laissant l’eau s’écouler.

Malheureusement, la pression de l’eau souterraine avait fait pencher ce mur souterrain à peine un mois plus tard. Et les malheurs continuent : l’eau souterraine est devenue trop salée pour être traitée ! Et la quantité d’eau à pomper, traiter et rejeter est plus importante que prévu : 400 m3 par jour. Certes, l’eau souterraine qui s’infiltre dans les sous-sols des bâtiments réacteur a bien diminué, en passant de 400 à 200 m3 par jour, mais le volume total à traiter chaque jour a augmenté.

Par ailleurs, dans quatre des cinq puits de pompage, la contamination en tritium de l’eau dépasse 1 500 Bq/L, ce qui est plus que ce que TEPCo s’est autorisé à rejeter en mer. Et comme on ne sait pas retirer ce tritium, la compagnie ne peut pas procéder au rejet. Elle doit stocker cette eau.

La compagnie va tenter de pomper plus en amont pour réduire la teneur en sel. Elle va aussi essayer d’adapter le traitement à de l’eau salée.

En attendant, TEPCo rejette l’eau souterraine salée dans les sous-sols des réacteurs où elle devient encore plus contaminée à cause de l’eau de refroidissement qui s’y écoule ! TEPCo espérait limiter les infiltrations et la voilà qui injecte l’eau là où elle ne devait pas aller… Des explications de la compagnie en japonais sont disponibles ici.

Par ailleurs, concernant l’eau partiellement décontaminée stockée dans des cuves, mais fortement contaminée au tritium, la compagnie envisage toujours de la vaporiser. C’est complètement fou comme idée. Il y en a 800 000 m3. Outre l’impact sur les environs, il faudra une énergie folle (voir Fukushima-dairy qui relaie l’information).