Autorisation de redémarrer deux réacteurs exploités par TEPCo confirmée après la consultation du public

En septembre dernier, l’Autorité de Régulation Nucléaire (NRA) avait fini par donner son accord au redémarrage des réacteurs 6 et 7 de Kashiwazaki-Kariwa exploités par TEPCo. Ces deux tranches de 1 356 mégawatts chacune sont les plus récentes de cette centrale située sur la mer du Japon, dans la province de Niigata. Le dossier avait été déposé en septembre 2013 et décision n’avait pas été simple à prendre. Outre les négligences de TEPCo dans le dossier de sûreté, la principale question était de savoir si cette compagnie était apte à exploiter à nouveau un parc nucléaire après l’accident grave à la centrale de Fukushima. Comme nous l’avions rapporté, la NRA avait fini par se contenter d’une déclaration de bonnes intentions de la part de la compagnie.

L’Autorité de Régulation Nucléaire a soumis son avis à la consultation du public pendant un mois, et, malgré les oppositions exprimées, n’a pas changé sa décision. Elle reconnaît que la moitié environ des 904 contributions estiment que TEPCo ne devrait plus être autorisée à exploiter du nucléaire, mais explique que ses inspections sont plus exigeantes que pour les autres compagnies. Elle a aussi la possibilité d’arrêter les réacteurs en cas de manquement.

Ce sont les premiers réacteurs à eau bouillante à avoir obtenu une autorisation de redémarrage. Mais, il reste à TEPCo à rendre des rapports de sûreté et à obtenir l’accord des élus locaux, ce qui n’est pas gagné. Le gouverneur de Niigata a dit attendre que toute la lumière soit faite sur l’accident de Fukushima avant de donner son accord. Il estime que cela devrait prendre 3 à 4 ans. Les maires de Kashiwazaki et de Kariwa sont plutôt favorables au redémarrage, même si le premier a demandé l’arrêt définitif d’au moins réacteur.

Le gouverneur n’a aucun pouvoir légal de s’opposer au redémarrage, mais il est politiquement difficile de se passer de son accord. Il a mis trois conditions : la clarification des causes de l’accident à la centrale de Fukushima daï-ichi, l’analyse des conséquences d’un accident grave sur la vie et la santé des riverains et un plan d’urgence réaliste. Le gouvernement a, selon le Maïnichi, décidé de réduire les subventions si les réacteurs ne sont pas remis en service dans les 9 mois qui suivent l’accord de la NRA. Comme il y a encore deux inspections, à mener, cela ne devrait intervenir qu’en 2020. La réduction serait alors de 400 millions de yens pour Kariwa, 100 millions pour Kashiwazaki et environ 740 millions pour la province de Niigata.

Le nombre total de réacteurs qui ont obtenu une autorisation de redémarrage est maintenant de 14, mais seulement 5 ont été remis en service. Celui d’Ikata a été de nouveau arrêté par la justice. Seuls quatre réacteurs fonctionnent donc actuellement, sur 54 avant la catastrophe nucléaire. Inversement, 14 réacteurs ont été détruits ou arrêtés depuis.