Les autorités veulent finir de lever l’ordre d’évacuation de Kawauchi le 14 juin 2016

Les autorités japonaises ont annoncé vouloir lever les derniers ordres d’évacuation de Kawauchi le 14 juin prochain. Une réunion avec les habitants concernés aura lieu le 8 mai.

Une première levée de cet ordre avait eu lieu pour certains districts, le 1er octobre 2014. Ne restent plus que deux districts, Ogi et Kaïnosaka, avec 52 habitants enregistrés dans 19 foyers. Le maire et le conseil municipal devraient donner leur accord. Reste à convaincre les habitants. Le 23 janvier dernier, lors d’une première réunion avec les habitants, seulement 8 d’entre eux avaient répondu présent. Une dérogation leur permet de passer la nuit dans leur maison pour préparer le retour, s’ils le souhaitent, mais seulement deux habitants en ont fait la demande.

Comme ailleurs, le taux de retour devrait rester faible.

TEPCo condamnée à indemniser deux victimes de l’évacuation

Les familles de deux patients décédés lors de l’évacuation de l’hôpital de Futaba ont porté plainte contre TEPCo pour obtenir une meilleure indemnisation et la cour vient de décider que la compagnie devra leur verser 31 millions de yens en tout. Les familles demandaient le double environ et le juge a accepté l’argument de TEPCo que d’autres causes que la catastrophe nucléaire sont responsables de ces décès.

TEPCo avait accepté d’indemniser les familles, mais le conflit portait sur sa part de responsabilité dans les décès.

La première victime est un homme de 98 ans, évacué le 14 mars par l’armée et décédé deux jours plus tard dans l’abri. La deuxième est un homme de 73 ans évacué le 16 mars vers un autre hôpital où il est décédé le jour même. Ils avaient besoin de soins constants car ils ne pouvaient plus se nourrir par eux-même. La cour a estimé que l’hypothermie liée à l’absence de chauffage suite aux séismes et tsunami avait dégradé leur santé.

Une cinquantaine de patients de l’hôpital et de la maison de retraite attenante étaient décédés lors de l’évacuation en mars 2011. Sept familles, dont les deux en question ici, ont porté plainte contre TEPCo. Ce sont les deux décisions de justice.

Rappelons qu’il y avait 338 patients à l’hôpital de Futaba et que 209, qui pouvaient marcher, avaient été évacués par bus le 12 mars 2011. Les autres ont attendu plusieurs jours sans ressource que l’armée vienne les chercher.

Centrale de Shika : l’opinion des experts à propos de la faille active validée par la NRA

Le groupe d’experts mandaté par l’Autorité de Régulation Nucléaire, la NRA, pour inspecter la faille sismique sous la centrale nucléaire de Shika, dans la province d’Ishikawa, avait conclu, en mars dernier, qu’elle pourrait être active. La NRA vient d’entériner cet avis.

Les experts pensent que la faille S-1 qui passe sous le réacteur n°1 a bougé il y a moins de 130 000 ans. Cela condamne ce réacteur. Deux autres failles, qui passent sous le bâtiment turbine des réacteurs n°1 et 2 pourraient aussi être actives.

L’exploitant, Hokuriku Electric, qui a déposé une demande d’autorisation de redémarrage du réacteur n°2, conteste cette conclusion. Il devra fort probablement renforcer sa tenue aux séismes. La NRA pourrait accepter de prendre en compte des données supplémentaires.

Le maire de Genkaï prêt à accepter les déchets nucléaires

Le maire de Genkaï, dans la province de Saga, sur l’île de Kyûshû, s’est dit prêt à accepter un site d’enfouissement profond des déchets nucléaires sur le territoire de sa commune si la géologie le permet. Et comme il est le seul candidat, il est peu probable que les géologues fassent la fine bouche… Il y a déjà une centrale nucléaire dans sa commune, dont le réacteur n°1 a été arrêté définitivement il y a un an.

Il y a un an, il était opposé à l’accueil des déchets, mais il a changé d’avis récemment suite à l’annonce du ministère de l’économie et de l’industrie de sa volonté d’étudier l’enfouissement sous-marin depuis la côte. Il y a aussi la baisse des ressources de la commune après l’arrêt définitif d’un réacteur.

Il n’est pas sûr que ces concitoyens acceptent. La dernière fois qu’un maire s’était proposé en 2017, il avait dû faire marche arrière suite à l’opposition des résidents.

Ce maire a le sens de l’annonce puisque sa commune est à 120 km de l’épicentre des forts séismes qui viennent de secouer l’île

Le Japon est-il prêt à faire face à une nouvelle catastrophe nucléaire ?

Les séismes qui continuent de secouer l’île de Kyûshû ont mis en évidence des failles dans la gestion des catastrophes naturelles. Si une catastrophe nucléaire était venue s’y ajouter, est-ce que la gestion de la crise aurait été meilleure qu’en 2011 ? La réponse est fort probablement négative.

En cas de catastrophe, ce sont les personnes vulnérables qui payent le plus lourd tribut. Des centres d’accueil spécialisé pour les personnes handicapées ou les personnes âgées qui ont besoin de soins étaient prévus, mais le système est un échec à Kumamoto, où il y a quelques 35 000 personnes enregistrées comme ayant besoin d’aide spécifique. 176 institutions avaient signé un accord pour les accueillir, mais qu’un très petit nombre n’a pu ouvrir. Parfois, le bâtiment a été détruit, d’autres fois, il manquait du personnel ou l’eau était coupée. Le 24 avril dernier, seulement 34 centres d’accueil spécialisé ont pu ouvrir et il y avait 104 personnes hébergées sur 1 700 dans le besoin.

Face à la pénurie, les autorités locales se sont bien gardées de mentionner ces centres d’accueil et c’est du personnel médical en tournée dans les autres centres de secours qui a déterminé qui devait y être transféré. On peut imaginer qu’avec une contamination radioactive, ce sera encore plus complexe à gérer.

Par ailleurs, un audit vient de révéler que 106 centres d’accueil spécialisé en cas d’accident nucléaire sur 140 à travers tout le pays n’a pas de stock de nourriture suffisant… Ces centres, situés dans la zone de préparation à l’urgence d’un rayon de 30 km autour des centrales nucléaires, ont reçu une aide financière pour pouvoir tenir de 2 à 7 jours avant d’évacuer. Cela consiste à installer des équipements pour faire augmenter la pression dans le bâtiment afin de prévenir l’entrée de contaminants radioactifs ou de groupes électrogènes pour l’électricité. Mais l’aide financière gouvernementale, d’un total de 24,6 millions de yens de 2013 à 2015, n’inclut pas la nourriture ou le fuel. Résultat, le stock de nourriture est insuffisant pour 106 centres, soit 76%, et celui de fuel pour 59 centres. Le gouvernement va donc débloquer des fonds supplémentaires.

Pour les autres personnes, les réflexes à avoir en cas d’accident nucléaire, à savoir se mettre à l’abri, sont contradictoires avec ceux pour se protéger en cas de séisme, à savoir sortir. Une voiture ne protège presque pas des radiations ambiantes. Les autorités doivent clarifier leur priorité en cas d’accident complexe associé à un séisme. Si l’habitation est détruite par le séisme, la question ne se posera pas et il faudra s’enfuir, si possible. Certains villages de Kumamoto sont restés isolés suite aux glissements de terrain.

Autour de la centrale de Sendaï à Kagoshima, la seule en activité, il faudrait 29 heures pour évacuer toute la population habitant à moins de 30 km, en supposant que celle à moins de 5 km part en premier et que les autres attendent leur tour à l’abri. S’il n’y a pas d’abri et que tout le monde part en même temps, les routes seront congestionnées et le temps d’évacuation plus long.

Lire nos rapports sur les plans d’urgence.

A Kumamoto, il y a encore 80 000 personnes déplacées en tout, dont 41 000 dans des centres d’hébergement. Beaucoup dorment dans leur voiture. 97 personnes ont déjà dû être hospitalisées pour une thrombose veineuse, parfois appelée syndrome de la classe économique. Comme nous l’avons expliqué, c’est souvent lié une position immobile prolongée dans un espace exigu. Il y a aussi des risques d’infection dans les abris.

Le nombre total de décès est de 63, dont 14 indirects liés à l’évacuation.

Rapport de l’AIEA sur l’Autorité de Régulation nucléaire

A la demande du gouvernement japonais, une mission de l’Agence Internationale de l’Energie Atomique (AIEA) est venue au Japon en janvier dernier afin d’avoir un regard critique sur la nouvelle Autorité de Régulation Nucléaire (NRA). Cette mission, présidée par Philippe Jamet, de l’autorité de sûreté nucléaire française, vient de rendre son rapport. Il est accessible en ligne avec le rapport d’auto-évaluation fait pas les autorités japonaises.

Cette mission couvrait tous les champs à la charge de la NRA, à l’exception notable des plans d’urgence nucléaire pour les riverains des centrales. La centrale nucléaire de Fukushima daï-ichi n’était pas non plus au programme car elle a déjà été inspectée à plusieurs reprises par l’AIEA.

Le rapport salue la création d’une nouvelle autorité indépendante qui a fait des efforts pour imposer de nouveaux critères de sûreté aux exploitants du nucléaire. En revanche, il y a encore de nombreux progrès à faire pour atteindre les standards de l’AIEA. Le rapport s’inquiète de l’arrêt prolongé des réacteurs nucléaires et conseille de porter une attention particulière à ce point.

En réponse, la NRA a annoncé qu’elle voulait mener des inspections inopinées, sans avertir les exploitants à l’avance. Mais il faut changer la loi avant et cela ne devrait pas être appliqué avant 2020… Elle veut aussi doubler le nombre d’inspecteurs et les envoyer se former aux Etats-Unis. Au Japon, il y a 150 inspecteurs qui ont reçu une formation de deux semaines et aux Etats-Unis, ils sont 1 000 avec une formation de deux ans…

Pour le moment, les inspections sont limitées au Japon : en dehors des 4 inspections annuelles, où tout est planifié à l’avance, y compris les thèmes qui feront l’objet de la rencontre, il est difficile aux inspecteurs d’accéder aux données des exploitants. Ces derniers ne sont pas sanctionnés en cas de manquements. Au Japon, une inspection dure 168 heures en moyenne. C’est 2 000 heures aux Etats-Unis…

L’AIEA avait déjà inspecté en 2007 le système de contrôle nucléaire au Japon, mais ses recommandations avaient été largement ignorées par les autorités.

Un monument à la mémoire des vaches mortes dans l’accident nucléaire

Un monument a été érigé à Tomioka à la mémoire des vaches victimes de la catastrophe nucléaire. Elles sont mortes de faim après l’évacuation forcée des éleveurs qui ne pensaient pas partir si longtemps. 1 700 vaches ont aussi été abattues plus tard car elles étaient radioactives.

Les éleveurs de l’association des coopératives de Futaba se sont rassemblés pour une cérémonie qui a eu lieu le 15 avril dernier. Le monument est une pierre de 3,6 m de hauteur avec un message gravé.

Deux réacteurs âgés de Takahama satisfont aux nouveaux critères de sûreté

Kansaï Electric avait demandé une prolongation “exceptionnelle” d’exploitation des réacteurs 1 et 2 de sa centrale de Takahama, dans la province de Fukui. La nouvelle loi, votée après l’accident à Fukushima daï-ichi, limite à 40 années l’exploitation des réacteurs, sauf dérogation exceptionnelle. Ainsi, six réacteurs ont été ou vont être arrêtés définitivement au Japon. Mais Kansaï Electric veut aller jusqu’à 60 ans pour les réacteurs 1 et 2 de Takahama, sachant que les 3 et 4 sont arrêtés suite à une décision de justice.

En février dernier, l’autorité de régulation nucléaire avait jugé que les mesures prises pour les deux autres unités les plus anciennes de Takahama étaient conformes aux nouvelles normes de sûreté. Se posait le problème particulier des câbles électriques dont l’isolant est inflammable. La solution proposée par l’exploitant, remplacement de 60% d’entre eux et mise en place d’une enveloppe de protection autour de ceux qui ne peuvent pas être remplacés, a été jugée recevable. Il y en a 1 300 km ! L’enceinte de confinement doit aussi être renforcée.

Cette décision relative aux câbles est un précédent qui va redonner espoir aux exploitants pour les quatre autres réacteurs concernés. La règle d’arrêter les réacteurs au bout de 40 ans, sauf exception, peut être mise à mal. Cette exception avait été introduite pour éviter une pénurie d’électricité. Un tel risque est inexistant au Japon actuellement.

Cette fois-ci, l’autorité de régulation nucléaire vient d’entériner le fait que ces deux réacteurs anciens sont conformes aux nouvelles règles de sûreté. Cette décision fait suite à une consultation du public de 30 jours. Des révisions de l’avis ont été faites suite aux 606 commentaires reçus, sans changer les conclusions.

Ce sont les premiers réacteurs de plus de 40 ans à satisfaire aux nouveaux critères de sûreté.

Mais la procédure est loin d’être terminée, car pour les réacteurs de plus de 40 ans, des contrôles supplémentaires relatifs au vieillissement sont exigés. Il faut aussi évaluer la résistance aux séismes. La décision définitive doit être prise avant le 7 juillet, autrement, les réacteurs seront arrêtés définitivement. Mais l’autorité de régulation nucléaire a accepté de reporter certaines instructions au-delà de cette date. Le redémarrage n’est pas envisagé avant que les travaux soient effectués, ce qui pourrait prendre 3 ans environ, selon l’exploitant.

De nombreuses communes situées à moins de 30 km de la centrale s’inquiètent et demandent à être consultées avant le redémarrage. La maire de Maïzuru, dans la province de Kyôto, dont une partie est à moins de 5 km, a fait part de ses doutes et réclame plus d’explications. Le gouverneur de la province de Shiga est aussi inquiet pour le lac Biwa.

Menaces sur la liberté de la presse

David Kaye, rapporteur spécial de l’ONU pour les droits de l’homme estimé que la liberté de la presse est menacée au Japon. Lors de sa semaine d’enquête, plusieurs journalistes lui auraient dit subir des pression pour éviter les sujets qui fâchent. Il a été surpris que la plupart des journalistes aient demandé à rester anonymes par crainte des répercussions.

Il a aussi critiqué la nouvelle loi sur le secret qu’il considère comme une obstruction au droit de savoir. Il recommande que le Japon protège les lanceurs d’alerte qui peuvent apporter des informations cruciales à propos du nucléaire ou de la gestion des catastrophes.

Son rapport complet sera présenté en mai au Conseil des Droits de l’Homme de l’ONU.

Reporters sans frontières vient également de rétrograder de 11 places le Japon dans son classement mondial et le pays est désormais en 72ième position (lire le tableau dressé). L’ONG écrit :

La presse japonaise, l’une des plus puissantes du monde, s’exprime librement sauf lorsqu’elle souhaite aborder les “secrets d’Etat”. Cette appelation assez vague est protégée par une loi très sévère qui dissuade les rédactions de lancer enquêtes et investigations. La catastrophe nucléaire de Fukushima, la vie de la famille impériale ou la défense du Japon font partie des “secrets d’Etat”.

Le gouvernement japonais n’est, bien entendu, pas d’accord et se défend. Mais il a récemment classé de nombreux documents relatifs au projet de traité de libre échange trans-pacifique, ce qui n’est pas démocratique.

Comme pour donner raison aux critiques, selon le Maïnichi, le président de la NHK, la télévision et radio publiques, a déclaré que les reportages sur le nucléaire après une catastrophe naturelle ne devaient pas être source d’angoisses inutiles et qu’il fallait s’en tenir aux informations officielles…

Point sur les séismes à Kyûshû

La série de séismes qui a secoué l’île de Kyûshû est unique et inattendue. Il n’y aurait pas de précédent de deux secousses rapprochées d’une intensité de 7 sur l’échelle japonaise. Entre ces deux secousses, il y en a eu d’autres, assez fortes. Ainsi, le 14 avril, les spécialistes et les autorités pensaient que les répliques seraient plus faibles. Mais dès le 16, la province d’Ôïta était touchée à son tour.

La longueur de la zone active dépasse 100 km et la fréquences de secousses ne baisse pas. Il y en a déjà eu plus de 830. Les spécialistes ne peuvent donc pas faire de prévisions, ce qui n’est pas sans inquiéter la population.

De fortes pluies entravent les secours et des ordres ou des recommandations à évacuer sont émis à cause des risques de glissement de terrain.

Il y a plus de 10 000 maisons détruites ou endommagées dans les provinces de Kumamoto et d’Ôïta, dont plus de 1 500 qui ne peuvent pas être réparées. L’expertise va prendre du temps.

De nombreuses personnes évitent les abris d’urgence surpeuplés et préfèrent dormir dans leur voiture. Certains parkings ou aires de sport sont devenus des dortoirs. Le 18 avril dernier, une femme âgée de 51 est décédée d’une embolie pulmonaire qui est due à une artère bloquée. Les médecins pensent qu’elle a développé une thrombose veineuse, parfois appelée syndrome de la classe économique. Quand une personne reste sans bouger dans un espace exigu pendant une période prolongée, il arrive qu’il se forme un caillot de sang, souvent dans les jambes, qui peut ensuite se rendre dans les poumons et provoquer des difficultés respiratoires ou une insuffisance cardiaque. Cette femme avait passé plusieurs nuits dans sa voiture. Le 19 avril dernier, plus d’une vingtaine de personnes en tout auraient été hospitalisées suite à ce problème. 4 étaient dans une condition sérieuse et ont été transportées vers un hôpital en dehors de la province de Kumamoto. Il y avait alors environ 90 000 personnes qui ne pouvaient ou ne voulaient ps rentrer chez elles. Elles sont encore plus de 80 000 actuellement.

En 2004 à Niigata, 11 personnes ont souffert d’embolie pulmonaire après avoir dormi dans leur voiture. Ces décès peuvent être évités en bougeant et massant ses jambes régulièrement. Il est aussi conseillé de boire suffisamment, même si l’accès aux toilettes est compliqué.

Les maisons de retraite qui ont accueilli des personnes âgées qui ont perdu leur habitation sont aussi débordées. Certaines font aussi face à un manque de personnel suite aux séismes.

Le 20 avril, on dénombrait 12 décès indirects liés à la dégradation des conditions de vie. Le nombre total de victimes est donc de 60. Il y a 1 280 blessés à Kumamoto et 27 à Ôïta.

A Minami-Aso, une commune de 12 000 âmes dispersées dans plusieurs hameaux, un peu plus de 2 000 personnes ont trouvé refuge dans le gymnase de l’école et dans les salles polyvalentes de la commune. Il n’y a pas d’eau courante pour se laver ou tirer la chasse. Ils dorment à même le sol sur des futons et se nourrissent de plats froids : pain, nigiri (boules de riz), biscuits…

Dans la ville de Kumamoto, des konbini (superettes ouvertes 24h/24) ont rouvert, en mettant la priorité sur la nourriture et l’eau, mais ils ne peuvent pas faire face à la demande.

Les autorités ont des difficultés à faire parvenir la nourriture dans les villages isolés. Elles semblent peu préparées à faire face à un tel désastre. Certaines personnes pourraient rentrer chez elles, mais elles n’osent pas car les secousses continuent. Elles ne veulent pas s’éloigner non plus, par crainte des voleurs. Il y a déjà 17 plaintes pour vol. Les personnes déplacées se plaignent aussi du manque d’information.

Des sondes qui surveillent le volcan Aso sont en rade suite aux coupures d’électricité, ce qui n’est pas rassurant. Par ailleurs, certaines routes d’accès au volcan sont barrées suite à des glissements de terrain.

Du côté des centrales nucléaires, pas de problème particulier, selon l’autorité de régulation nucléaire qui s’est engagée à communiquer quotidiennement. Son rapport du 18 avril a été traduit en anglais. Ceux en japonais, à raison de deux par jour, sont accessibles ici.

Selon le Maïnichi, le président de la NHK, la télévision et radio publiques, a déclaré que les reportages sur le nucléaire après une catastrophe naturelle ne devaient pas être source d’angoisses inutiles et qu’il fallait s’en tenir aux informations officielles…