Kyûshû Electric a confirmé le début des opérations de redémarrage du réacteur n°1 de la centrale de Sendaï à Kagoshima à partir du 11 août. Cela devrait prendre un mois environ avant que le réacteur produise de l’électricité vendue sur le réseau. Rappelons que le parc nucléaire japonais est entièrement arrêté depuis presque deux ans.
Les barres de contrôles devraient être levées vers 10h30 et la réaction en chaîne devrait devenir critique une demi-journée plus tard. La production d’électricité, trois jours plus tard. Comme cela fait plus de quatre ans que ce réacteur est à l’arrêt, l’exploitant a promis d’être attentif. Qu’il allait mettre la priorité sur la sûreté… Il ne peut pas dire l’inverse…
350 personnes protestent devant le réacteur pour s’opposer à son redémarrage, dont l’ancien premier ministre Naoto Kan. Une centaine d’autres sont devant le siège de la compagnie à Fukuoka. Ils étaient 2 000 la veille – un dimanche – devant la centrale. Selon un sondage commandé par le Maïnichi, 57% des Japonais sont opposés à ce redémarrage et 30% y sont favorables. L’étude a été effectuée par téléphone les 8 et 9 août auprès de 1 627 foyers. Il y a eu 1 015 réponses sur tout le pays.
Les résidents sont toujours inquiets à propos des plans d’urgence. On a vu que, pour la centrale de Sendaï, l’évacuation des personnes vulnérables n’était pas prévue au-delà de 10 km, alors que la loi japonaise impose 30 km. De plus, certaines routes pourraient rapidement embouteillées en cas d’évacuation. A Takaé, par exemple, l’autoroute passe de deux à une voie. D’autres sections sont proches de la mer ou de l’embouchure d’un fleuve et pourraient être noyées en cas de tsunami ou d’inondations. 6 communes sur les neufs concernées ont mentionné des problèmes de ce type. Les autorités régionales vont faire des travaux pour améliorer la circulation ou renforcer les digues. Mais, ils devraient prendre 7 à 8 ans… Certaines communes améliorent les routes forestières pour qu’elles puissent être utilisées en cas d’évacuation.
Les plans d’urgence font partie intégrante de la sûreté nucléaire : il s’agit du cinquième niveau dans le doctrine de défense en profondeur. Pourtant, ces plans ne sont pas évalués par la NRA et n’entrent donc pas dans sa décision d’autoriser ou pas le redémarrage des réacteurs. Le Japon n’a donc pas entièrement tiré les leçons de la catastrophe précédente : le mythe de la sûreté reste bien ancré.
Il n’y a toujours pas de solution concrète proposée pour les déchets engendrés.
Avant la catastrophe de 2011, 40% de l’électricité produite par Kyûshû Electric était d’origine nucléaire.