Débits de dose élevés

TEPCo a fini de retirer les gros débris qui étaient au dessus du plus haut niveau du réacteur n°3 et elle a entamé un travail de décontamination afin de faire baisser le débit de dose. Elle voulait passer en dessous de 1 mSv/h pour y envoyer des humains pendant un temps très court, sachant que la limite annuelle pour les travailleurs est de 20 mSv/an en moyenne et 50 mSv/an au sens strict.

Mais les débits de dose restent beaucoup plus élevés. Il y a environ 10 mSv/h en de nombreux endroits et cela peut monter jusqu’à 60 mSv/h. La compagnie va donc engager d’autres travaux pour tenter d’abaisser plus le débit de doses. Elle va retirer une partie du plancher et mettre des plaques métalliques pour atténuer les radiations.

Les travaux de démantèlement prennent donc du retard sur le planning initialement prévu.

Développement du solaire

Les autorités régionales de Tôkyô veulent installer des panneaux solaires sur les toits pour faire passer la part de l’électricité renouvelable de 6% en 2012 à 20% d’ici 2024. Actuellement, environ 10% des nouvelles constructions ont des panneaux photovoltaïques, mais l’ancien est peu couvert. Les autorités veulent donc accélérer le mouvement en encourageant d’installer des panneaux en cas de travaux de rénovation.

Violations du droit du travail

TEPCo a contrôlé des contrats de travail de sous-traitants intervenant sur le site de la centrale de Fukushima daï-ichi. Dans 30% des cas, les personnes contrôlées n’étaient pas payées par la compagnie qui dirige leur intervention sur le site. C’est plus qu’il y a un an et c’est interdit par la loi japonaise.

L’an dernier, suite à la polémique sur les conditions de travail, avait décidé d’augmenté la prime de risque. 70% des personnes interrogées ont déclaré avoir reçu une explication relative à l’augmentation. 1 400 sur 2 400 ont eu une augmentation. Mais TEPCo ne leur a pas demandé le montant de la prime, ni quand l’augmentation a eu lieu.

Amélioration du traitement de l’eau

La station de traitement des eaux contaminées, ALPS, est de plus en plus fiable. Le nombre de pannes a fortement diminué et les autorités reprennent confiance. Elles pensent qu’il sera possible de traiter 320 000 m3 d’eau contaminée d’ici mars 2015, comme indiqué dans la feuille de route.
Les six unités peuvent traiter 1 500 m3 par jour. TEPCo teste une version améliorée qui lui permettrait de passer à 2 000 m3/jour.

Plaignants déboutés

Un groupe de 180 Japonais a demandé à la justice d’interdire le redémarrage des réacteurs d’Ôï et de Takahama (Fukui). Le tribunal d’Ôtsu (Shiga) vient de les débouter. Ils mettaient en avant le risque d’accident, mais le juge a estimé qu’il fallait faire confiance à la NRA qui n’a pas encore donné son feu vert.

Rappelons qu’en mai dernier, un autre tribunal avait jugé que les réacteurs d’Ôï ne devraient pas être redémarrés. L’exploitant a fait appel.

Contamination au strontium

TEPCo annonce avoir adopté une nouvelle mesure du strontium qui prend quelques dizaines de minutes alors que la méthode actuelle prend un mois environ. On aura peut-être les résultats plus rapidement dans l’avenir.

Justement, les prélèvements du 2 octobre 2014 battent des records de contamination en strontium dans les puits 1-14 et 1-17 avec respectivement 28 000 Bq/L et 990 000 Bq/L. Dans le puits 1-6, il y a encore plus, même si ce n’est pas un record. Ces chiffres sont à manier avec précaution car, pour le puits 1-17, TEPCo trouve plus de strontium que de bêta total. Idem pour le puits 1-16 ! Pour le puits 1-6, c’est exactement la même valeur alors qu’il y a d’autres émetteurs bêta qui polluent. La compagnie s’était déjà trompée dans ce type de mesures par le passé. Elle sous-estimait systématiquement la contamination bêta totale en cas de forte pollution car le détecteur saturait.
Espérons que la nouvelle méthode de mesure sera plus fiable…

Rappelons que TEPCo se refuse de rejeter en mer une eau qui aurait plus de 5 Bq/L en bêta total.

Le gouvernement doit clarifier sa politique énergétique

Le gouvernement maintient une position ambiguë sur le nucléaire. D’un côté, il se déclare déterminé à faire que la part du nucléaire soit la plus faible possible et d’un autre, il affirme qu’il s’agit d’une énergie de base importante. Avec zéro réacteur en fonctionnement, la part du nucléaire est actuellement la plus faible possible…

Chaque côté lui réclame donc des engagements chiffrés, mais il est bien ennuyé pour plusieurs raisons : c’est un sujet polémique sur lequel il n’y aura jamais de consensus et donc, politiquement, il vaut mieux être flou. Et il ne sait toujours pas combien de réacteurs seront autorisés à redémarrer in fine.

Le ministre de l’industrie vient de s’engager à clarifier la situation avant l’été 2015. Cette annonce est aussi pour montrer que le gouvernement ne s’est pas endormi sur le dossier alors que le premier ministre a dissous le parlement et convoqué des élections pour le 14 décembre prochain. Et puis, il y a la conférence internationale sur le climat à Paris. Il faudra bien être plus clair.