Décontamination de l’eau

TEPCo reconnaît qu’elle ne pourra pas traiter avec ALPS toute l’eau contaminée avant la fin de l’année fiscale, qui termine le 31 mars 2015. Il y en a actuellement 367 000 m3 auxquels il faut ajouter ce qu’il y a dans les sous-sols des réacteurs, bâtiments turbine, galeries souterraines…, plus toute l’eau supplémentaire d’ici là, de l’ordre de 43 000 m3, pour arriver à un total de 420 000 m3.
TEPCo espère traiter 380 000 m3 d’ici le 31 mars 2015 avec ALPS. Pour les 40 000 m3 restant, elle veut retirer le césium et strontium avant de les passer dans ALPS plus tard. La station ALPS est supposée retirer 62 radioéléments, mais n’a toujours pas le feu vert de la NRA pour fonctionner à plein régime et peine toujours à abaisser la contamination de certains radioéléments à des niveaux jugés acceptables.

La vie à Iwaki

La ville d’Iwaki, située à une cinquantaine de kilomètres au Sud de la centrale de Fukushima daï-ichi, a été transformée par la catastrophe. Elle accueille de nombreux réfugiés et des travailleurs à la centrale accidentée ou sur les chantiers de décontamination. Mais les populations ne se mélangent pas, comme le montre l’enquête de Reuters. Certains quartiers, avec bars, restaurants, ont été désertés par les habitants car ils sont fréquentés par les travailleurs du nucléaire.
Une partie des 300 000 habitants se plaignent, car le prix des terrains a fortement augmenté alors qu’une partie des réfugiés vit sur les indemnisations. Cela suscite des jalousies. Il y a eu des dégradations sur les parkings des réfugiés ou des graffitis leur demandant de partir. Cela devrait continuer car le gouvernement veut construire 3 700 logements pour les réfugiés à Iwaki, même si le programme a beaucoup de retard.
Evidemment, d’autres profitent du boom économique engendré par cet afflux de populations nouvelles.

Politique d’indemnisation

Le Maïnichi l’avait déjà révélé (cf les 10 et 21 juillet), la commission en charge de l’arbitrage concernant l’indemnisation a adopté la politique du 50%, à savoir que la catastrophe nucléaire n’est responsable qu’à 50% des maux dont se plaignent les personnes qui ont recours à elle.
L’ancien directeur avait reconnu avoir prédéfini 50% par défaut, mais son successeur a toujours nié l’existence d’une telle règle. Mais le Maïnichi a obtenu un document interne qui a circulé parmi le personnel où cette règle est écrite noir sur blanc. Daté du 26 décembre 2012, il fait quatre pages et contient la phrase suivante : « [L’indemnisation] sera fixée par le conseil à 50%. Des ajustements plus fin, comme fixer ce chiffre à 40 ou 60% ne doivent pas être faits ». Par ailleurs, ce document précise que « quand il est difficile de s’assurer que la règle des 50% doit être appliquée, il est possible, à titre exceptionnel, de choisir 10% ».
Le document explique aussi que les documents transmis, comme les certificats médicaux ou les témoignages de médecins, ne doivent pas trop peser dans la décision. Cela corrobore des accusations précédentes du quotidien.
Des témoignages internes confirment que ce document sert de base de travail, et qu’il ne s’agit de « notes personnelles », comme avait fini par le reconnaître la commission, après en avoir nié l’existence.

Demande d’indemnisation

88 personnes viennent de porter plainte contre le gouvernement et les autorités régionales pour avoir failli dans leur devoir de protéger les enfants de la radioactivité en mars 2011. Elles demandent 100 000 yens (730 euros) de dommages et intérêts.
Elles reprochent aux autorités de ne pas avoir diffusé rapidement les données en leur possession. Il y a aussi 24 enfants qui réclament le droit à une éducation dans un environnement sain.

Chute d’une console dans la piscine du réacteur n°3

Le retrait des débris dans la piscine du réacteur n°3 se poursuivent avec des grues télécommandées. Le débit de dose près de la piscine serait de 3,2 millisieverts par heure, ce qui ne permet pas à des humains d’aller y travailler.
Un débris est retombé dans la piscine à 12h45. Il s’agit d’une console d’un mètre carré et de 400 kg !
La compagnie regarde s’il y a des assemblages endommagés parmi les 566 présents dans la piscine, dont 52 neufs, avec du MOx.
Communiqué laconique de TEPCo en japonais et quelques photos commentées en japonais.

La province de Fukushima accepte le centre de stockage

C’est officiel, les autorités régionales de Fukushima ont accepté l’implantation d’un centre d’entreposage des déchets issus de la décontamination à Fukushima, à cheval sur les communes de Futaba et d’Ôkuma, à la condition qu’il soit inscrit dans la loi que les déchets n’y resteront pas plus de 30 ans. Il sera plus facile de changer la loi que de trouver un nouveau site…
Il y a encore une réunion de prévue samedi entre le gouverneur les communes, puis une rencontre officielle avec le premier ministre est prévue lundi 1er septembre pour transmettre la décision.
Le gouvernement devra encore négocier avec 2 000 propriétaires terriens pour les 16 km2 requis, ce qui ne sera pas forcément très simple.

Exercice de crise

Il va y avoir un exercice de crise avec évacuation de la population autour de la centrale de Takahama (Fukui) ce dimanche. 2 000 résidents vont prendre part à l’exercice, qui va consister à contrôler la contamination des véhicules qui sortent de la zone et à distribuer des comprimés d’iode.
190 000 habitants vivent dans un rayon de 30 km, 4,8 millions dans un rayon de 75 km.