Arrêt du déchargement de la piscine n°4 dû à une erreur humaine

L’arrêt du pont roulant qui permet de retirer les combustibles de la piscine du réacteur n°4 serait dû à une erreur humaine, selon TEPCo. Un travailleur a actionné le pont alors que le frein de sécurité était mis. Il n’a donc pas bougé. Après s’être aperçu de l’erreur, il a débloqué le frein, mais une alarme avait tout bloqué pour protéger le moteur. Les opérations devraient pouvoir reprendre rapidement.

La compagnie du Tôhoku veut être indemnisée par TEPCo

La compagnie d’électricité du Tôhoku, basée à Sendaï (Miyagi), va réclamer une indemnisation à TEPCo. La facture s’élève à 170 millions de yens (1,2 million d’euros) et prend en compte le déplacement des installations de la compagnie en dehors de la zone d’évacuation et du matériel de protection contre la radioactivité.
Une autre demande devrait suivre pour compenser la perte de clients et les pertes financières.
Tôhoku Electric avait aussi un projet de centrale nucléaire à Namié qui est maintenant en zone évacuée. Ce projet est abandonné, mais la compagnie de réclamera pas de compensation pour les 18 milliards de yens (130 millions d’euros) déjà investis car c’est juridiquement difficile. Elle n’avait pas fini d’acheter les terrains et la population pourrait être choquée.
Le PDG de Tôhoku Electric a dit avoir attendu que les particuliers soient indemnisés pour faire sa requête.
Les centrales nucléaire de Fukushima, propriété de TEPCo, fournissaient Tôkyô. Les habitants de Fukushima sont fournis par Tôhoku Electric.

Pas de redémarrage de réacteur en vue

Il y avait 54 réacteurs nucléaires commerciaux au Japon au début de 2011. Quatre ont été détruits à Fukushima et deux autres arrêtés définitivement. Le chiffre officiel est donc passé à 48.
Suite à la mise en place de nouvelles règles de sûreté, le 8 juillet 2013, aucun réacteur n’est autorisé à fonctionner. Depuis, des dossiers de demande d’autorisation de redémarrage n’ont été déposés que pour 17 réacteurs. Mais comme l’instruction des dossiers prend du temps et qu’aucun réacteur ne fonctionne, la NRA a proposé de sélectionner dix réacteurs à inspecter en priorité. Les unités 1 et 2 de la centrale de Sendaï à Kagoshima, sur l’île de Kyûshû, ont été récemment classées comme prioritaires. Et cela risque d’être tout avant l’été 2014… Quelle performance ! 2 réacteurs sur 54 potentiellement aptes.
Les autres compagnies n’ont pas soumis leur étude sur les mouvements potentiels du sol avant la date limite du 26 mars ou elles ont été jugées insuffisantes, comme à Ikata et Genkai. Ces données servent à l’évaluation de la résistance aux séismes des installations.

C’est un secret de Polichinelle, une partie du parc nucléaire japonais ne redémarrera jamais, mais aucune compagnie d’électricité ne l’a avoué jusqu’à maintenant. Le PDG de Chugoku Electric Power Co a dit, pour la première fois, que l’arrêt définitif du réacteur n°1 de la centrale de Shimané, qui a 40 ans, était une option. L’investissement pour le remettre aux nouvelles normes de sûreté est probablement trop élevé.
Il s’agit d’un réacteur de 460 MWé qui aura exactement 40 ans le 29 mars 2014 et est arrêté depuis mars 2010 après qu’il a été découvert que plusieurs pièces n’avaient pas été suffisamment contrôlées.
Le maire de Matsué, qui héberge la centrale, est en faveur de l’arrêt définitif. Il y a un deuxième réacteur de 820 MWé. Un troisième, dont la construction a débuté en 2007, était prévu, mais les travaux sont toujours arrêtés, alors qu’ils étaient avancés à 94%.
Cette compagnie, comme de nombreuses autres, envisagent maintenant de construire des centrales thermiques et c’est le charbon qui a leur faveur, en raison de son coût.
Une liste des nouveaux projets est donnée par Reuters.

Contamination de l’eau

Les jours se suivent et se ressemblent en ce qui concerne la contamination des nappes phréatiques : encore des records de contamination battus dans certains puits.
Toujours 7 000 Bq/L en tritium dans le puits G2 situé près de la cuve qui a débordé récemment (prélèvement du 25 mars 2014). Dans les puits de pompage situés en amont des réacteurs, record aussi pour les n°5 et 6 avec, respectivement, 48 et 210 Bq/L en tritium (prélèvement du 25 mars 2014). Au pied des réacteurs, c’est la contamination bêta totale des puits 2-2 et 2-7 qui arrive à 570 et 620 Bq/L respectivement (prélèvement du 26 mars 2014).

Une des trois lignes de traitement d’ALPS, la station supposée résoudre les problèmes d’eau contaminée, a de nouveau été arrêtée alors qu’elle venait à peine d’être remise en route. Il n’y a plus qu’une ligne en cours de test.
C’était notre rubrique « la situation est sous contrôle ».

Plainte pour arrêter un chantier de construction

La commune de Hakodaté sur l’île de Hokkaïdô a confirmé qu’elle allait porter plainte contre la reprise de la construction de la centrale nucléaire d’Ôma dans la province voisine d’Aomori. Le conseil municipal a donné son accord à l’unanimité. La commune est à 23 km de la centrale et craint les conséquences d’un accident.
Les travaux de construction avaient été arrêtés en 2011 pour reprendre en 2012. L’exploitant espère déposer le dossier de demande d’autorisation de démarrer cet automne pour ce réacteur à eau bouillante prévu pour utiliser du MOx.

Suspension du retrait des combustibles

TEPCO a suspendu la reprise des combustibles usés de la piscine de son réacteur n°4 suite à un problème sur le pont roulant qui permet de soulever les assemblages. Une alarme a sonné à 9h30 et a tout stoppé. Il n’y a pas d’assemblage de suspendu.
528 assemblages sur 1 553 ont été retirés. 22 autres sont dans le container de transport.

TEPCo a sous-estimé des doses

Selon le ministère de la santé, TEPCO a sous-estimé la contamination interne de 142 personnes en 2011. L’augmentation moyenne de la dose reçue est de 5,86 millisieverts. Une personne est passée de 90,27 à 180,10 millisieverts, ce qui représente une hausse de 89,83 millisieverts. En dépassant la limite de 100 mSv à ne pas dépasser sur 5 ans, cette personne aurait dû arrêter ses activités à la centrale. Cela n’a pas été le cas. Deux autres dépassent la limite annuelle de 50 mSv.
Sur ces 142 personnes, il y a 24 employés de TEPCo. Les 118 autres sont des sous-traitants employés par 18 compagnies différentes.
Le gouvernement a vérifié l’exposition de 1 536 personnes sur les 7 529 qui sont intervenues en mars – avril 2011. Cela fait plus d’une personne sur 9 pour qui il y a eu sous-estimation ! Et si l’on se souvient que les travailleurs n’avaient pas dosimètre individuel dans les premières semaines, la ré-estimation est peut-être encore minorante. Le ministère critique la méthode d’évaluation des doses faite par TEPCo et demande à la compagnie de suivre les règles établies. Elle a, notamment, sous-estimé l’exposition de ceux qui ont pris des tablettes d’iode pour protéger leur thyroïde.
En juillet dernier, le ministère de la santé avait déjà trouvé que les doses reçues par 642 personnes sur 1 300 avaient été sous-estimées.

Etiquetage des vannes

Il y a environ 5 000 vannes sur toute la tuyauterie mise en place par TEPCo depuis le début de l’accident. Les bonnes pratiques veulent que l’on mette une étiquette informative sur chacune d’entre elles pour éviter les erreurs, comme il y a déjà eu. C’est ce qui est fait dans les centrales nucléaires. TEPCo avait négligé cet aspect et n’a commencé à étiqueter les vannes qu’à partir du 21 octobre 2013. Il y a actuellement environ 3 500 étiquettes. Il en reste donc 1 500 à mettre. Cela ne devrait pas être fait avant le 27 juin 2014.
En fait, TEPCo ne sait déjà plus à quoi servent certaines vannes et doit vérifier avant de les étiqueter.
Le débordement de la cuve du mois dernier était dû à des vannes laissées en position ouverte alors qu’elles auraient dû être fermées.

Contamination de l’eau

La contamination en tritium de l’eau souterraine à proximité de la cuve qui a débordé récemment continue d’augmenter de jour en jour. On est à 7 000 Bq/L dans le puits G2 (prélèvement du 24 mars).
Près du rivage, c’est la contamination bêta totale du puits 1-17 qui vient battre son propre record avec 3 500 Bq/L (prélèvement du 24 mars).
Entre le rivage et la barrière mise en place dans le port, c’est la contamination en césium qui a battu son propre record : 31,6 Bq/L (prélèvement du 24 mars).