De l’urine de souris déclenche une alarme

Une alarme a sonné dans un poste électrique. Après investigation, ce serait dû à de l’urine de souris… Pourtant ces rongeurs, qui ont fait disjoncter 9 installations électriques dans le passé, n’étaient plus supposés pouvoir entrer dans les armoires électriques. Il y avait une faille dans celle là. Pas de communiqué en anglais sur ce sujet.

TEPCo a découvert une nouvelle fuite sur une valve de citerne à raison d’une goutte par seconde. L’eau ne serait pas sortie du réceptacle et n’aurait pas fait de flaque.

Remboursements diminués

Le gouvernement avance l’argent pour indemniser les populations sinistrées et TEPCo doit rembourser, sans intérêt. TEPCO a décidé de limiter à 50 milliards de yens par an (385 millions d’euros) ses remboursements. Et c’est donc le contribuable qui va payer les intérêts supplémentaires. C’était le double auparavant. La compagnie justifie cette décision par le fait qu’elle veut consacrer plus de moyens au démantèlement. Comme les autorités se sont engagées à prêter 5 000 milliards de yens, TEPCO mettra plus de 100 ans à rembourser. Avec les banques, ce sera plus rapide !

Nouvelles règles de sûreté

La NRA a adopté les nouvelles règles de sûreté pour les installations nucléaires autres que les réacteurs. Elles seront appliquées à partir du 18 décembre prochain. L’exploitant de l’usine de retraitement devrait déposer rapidement son dossier de demande de démarrage, mais personne ne sait combien de temps prendra l’instruction. Et puis, il y a le problème des failles sismiques qui pourraient être actives.

Inventaire du plutonium japonais

L’Asahi fait le point sur l’inventaire en plutounium du Japon. Il y a 260 tonnes de plutonium sur la planète, dont 120 tonnes au Royaume-Uni. Sur ces 120 tonnes, 96 proviennent de réacteurs britanniques. Sur les 24 autres tonnes, 17 appartiennent au Japon. En Grande-Bretagne, aucun réacteur n’utilise de combustible au plutonium (MOx).
Le Japon a aussi 17,9 tonnes de plutonium en France et 9,3 tonnes sur son territoire. Les perspectives d’utiliser ce combustible sont très réduites car aucun réacteur ne fonctionne actuellement. Le seul réacteur japonais à utiliser du MOx était à Fukushima… Cela n’empèche pas le Japon à souhaiter démarrer un jour son usine de retraitement toute neuve qui n’a jamais servi. Elle peut produire 7 tonnes de plutonium par an.
L’Allemagne, qui veut consommer tout son plutonium avant 2016, a fait des échanges avec le Japon. Du plutonium Japonais stocké en France a été échangé contre du plutonium allemand stocké en Grande-Bretagne. La France a ensuite transformé le plutonium devenu allemand en MOx et le Royaume Uni est payé pour entreposer le plutonium devenu japonais.
La loi japonaise est telle que les exploitants n’ont pas d’autre solution que le retraitement, même si ce n’est pas rentable économiquement, car les piscines d’entreposage près des réacteurs sont bientôt pleines et il n’y a pas d’entreposage centralisé. La province d’Aomori n’accepte d’entreposer des combustibles usés qu’à la condition qu’ils soient destinés à être retraités.

Reprise de la vente des kakis séchés

La province de Fukushima va reprendre la vente d’une de ses spécialités culinaires : les kakis séchés (ampo). Elle avait été suspendue après la découverte d’échantillons dépassant la limite de mise sur le marché. Mais à Daté et Yanagawa, cette contamination est passée sous la limite et la vente va pouvoir reprendre. 580 fermes, soit la moitié des producteurs du Nord de Fukushima, ont donc repris la récolte et la préparation. Des mesures de la radioactivité seront à nouveau effectuées avant la vente.

Eau contaminée : la troïka de l’irresponsabilité

L’Asahi consacre un article à la spirale d’irresponsabilité qui a conduit à nier les fuites en mer jusqu’à l’été 2013 alors que tout le monde savait. La troïka de l’irresponsabilité, comme l’appelle le quotidien, qui regroupe TEPCo, le ministère des finances et celui de l’industrie, se chamaille encore pour savoir qui va prendre en charge l’eau contaminée, la décontamination et le démantèlement. En attendant les fuites en mer continuent…
TEPCo, ne voulant pas payer, a tout fait pour reculer les mesures pour colmater les fuites. Elle aurait pu installer un mur souterrain en amont pour dévier l’eau souterraine, mais n’a rien fait. Le gouvernement propose maintenant une technologie beaucoup plus complexe qui consiste à geler le sol.
Pendant tout ce temps, les deux ministères se disputaient pour savoir qui doit payer la décontamination. 5 mois après le déclenchement de la catastrophe, une loi a établi que le gouvernement allait avancer l’argent, mais se ferait rembourser par la compagnie, au nom du principe pollueur-payeur. Le ministère de l’industrie a fait pression sur le nouveau parti au pouvoir pour changer la loi et faire prendre en charge une partie de la décontamination par le contribuable. Mais le ministère des finances a réussi à changer le texte de la nouvelle proposition de loi pour ne pas engager l’argent public.
En ce qui concerne la prise en charge du démantèlement par une agence d’Etat, c’est le ministère de l’industrie qui s’y est opposé car il ne voulait pas être tenu pour responsable et trouvait bien pratique d’avoir TEPCo comme bouc-émissaire.

En attendant, les dernières nouvelles de l’eau souterraine : La contamination bêta totale de l’eau du du fameux puits E1 diminue, mais celle en tritium reste très élevée (prélèvements du 21 novembre et du 22 novembre). La contamination de l’eau dans les bâtiments turbine 1 et 2 est aussi très élevée : il y a 3,3 millions de Bq/L en césium dans le 1 et 22,6 millions Bq/L dans le 2. Pour la contamination bêta totale, c’est respectivement 3,4 millions et 91 millions de Bq/L. Le tritium n’est pas indiqué.

TEPCo a mis en ligne des résultats de mesure sur des poissons pêchés à 20 km de la centrale de Fukushima où un spécimen dépasse les 100 Bq/kg en césium total et dans le port devant la centrale où la contamination est beaucoup plus forte, allant jusqu’à 110 000 Bq/kg.

L’autorité de sûreté japonaise a mis en ligne un bilan de la surveillance de la pollution marine. On retrouve du césium à des centaines de kilomètres de la côte du Japon.

Taux de retour attendu à Minami-Sôma

Seulement un tiers des évacués de Minami-Sôma (Fukushima) veulent rentrer chez eux, selon une enquête menée par l’agence de reconstruction auprès de 5 677 foyers. 3 543 ou 62% ont répondu. 44% des personnes qui ont répondu hésitent encore et 26% ne rentreront pas. Pour les 44% d’indécis, les infrastructures et services publics feront pencher la balance d’un côté ou de l’autre.